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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 08:08

https://www.20minutes.fr/societe/2674391-20191217-violences-manifestations-plus-grande-tolerance-violence-policiere-chez-politiques-selon-chercheur?utm_medium=Social&xtref=facebook.com&utm_source=Facebook#Echobox=1576568649

Violences dans les manifestations : « Il y a une plus
grande tolérance à la violence policière chez les
politiques », selon un chercheur

INTERVIEW « 20 Minutes » a interrogé Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, auteur De la police en démocratie (Grasset) sur les violences policières

  •  

Depuis plusieurs mois, les manifestations se font sous tension. Présence de casseurs, affrontements avec les forces de l’ordre, utilisation de LBD… Dans un récent article, de nombreux lecteurs de 20 minutes affirment d’ailleurs avoir renoncé à se mobiliser, de peur d’être victimes de violences policières. A la veille d’une nouvelle mobilisation ce mardi  contre la réforme des retraites, 20 Minutes a interrogé Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, auteur De la police en démocratie (Grasset).

Comment expliquer que de nombreuses personnes n’osent plus aller manifester ?

Les pouvoirs publics ont rendu plus compliqué la participation à ces manifestations, avec la multiplication des contrôles préventifs, parfois très en amont de lieux de mobilisation. Cela peut freiner la participation. Le deuxième effet de dissuasion est la quantité d’armes utilisée pour maintenir l’ordre. Il y a eu 20.000 tirs de LBD d’après l’IGPN [en 2018, les policiers ont tiré 19.071 munitions de lanceurs de balle de défense et lancé 5.420 munitions de grenades de désencerclement], une quantité jamais vue à l’échelle de l’Union européenne.

Les blessures se sont aussi multipliées. On parle de blessures irréversibles et de mutilations, la perte d’un œil, des mains arrachées, sur 30 personnes, c’est du jamais vu en seulement quelques mois. Les vidéos de violences relayées sur les réseaux sociaux ont participé à un phénomène d’identification : les gens ont alors craint pour leur propre sécurité.

Estimez-vous qu’un cap a été franchi depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » ?

Il faut reconnaître que nous ne sommes pas dans la France du début du XXe siècle, où c’était l'armée qui faisait le maintien de l'ordre. En revanche, par rapport aux vingt dernières années, un cap a été franchi dans l’autorisation par le gouvernement d’un certain degré de violence. Le ministre [Christophe Castaner] a même décoré certains policiers soupçonnés de violences. Bien sûr, il ne s’agit que de certains agents, il ne faut pas tous les mettre dans le même sac. Il faut aussi prendre en compte l’épuisement physique et le stress des policiers, sous tension depuis un an.

Mais par la quantité de projectiles utilisés et l’attitude des responsables politiques, je dirais qu’un cap a été franchi. Un exemple : en Catalogne, l’équivalent des LBD a été interdit après avoir fait plusieurs blessés [seules les polices régionales en Catalogne et au pays Basque ont renoncé à l’utilisation de balles en caoutchouc après deux incidents en 2012]. En France, le pouvoir politique soutient l’utilisation de ces armes, de type LBD. Elles étaient pourtant réservées au départ à des brigades d’intervention d’élite, comme le GIGN. Elles ont ensuite été étendues aux BAC (Brigade anti-criminalité), puis généralisées comme outils de maintien de l’ordre au fil des crises.

Le ministère refuse pour sa part de parler de « violences policières ». Pourquoi ?

C’est une stratégie de communication. Il y a l’idée que ce sont les « gilets jaunes », les black blocs qui sont les méchants, on parle même d’ultra-jaunes ou de jaunisation des manifestations désormais, comme pour expliquer qu’ils mériteraient la violence qu’ils reçoivent. Le fait de ne pas reconnaître ces actes est une manière de protéger la police et donc, de se protéger soi-même, cela n’a rien d’exceptionnel. Est-on un bon ministre de l’Intérieur quand on éborgne plusieurs Français ?

Les black blocs sont régulièrement présents et participent à une forme de violence lors des mobilisations. N’y a-t-il pas une radicalité plus forte aussi de la part de certains manifestants ?

Bien entendu, certains utilisent les manifestations pour dénoncer le capitalisme, détruire des banques, des fast-foods. Ça n’explique pas pourquoi certains policiers ont tiré sur des mères de famille, pourquoi des journalistes ont été blessés. Il y a une plus grande tolérance à la violence policière chez les responsables politiques. L’utilisation des armes est pourtant très codifiée, les agents doivent aussi porter des matricules RIO. Ces violences sont le résultat d’une absence de volonté politique de corriger le tir.

Beaucoup de personnes dénoncent également le manque d’impartialité de l’IGPN…

L’IGPN [Inspection générale de la police nationale] est placée sous la direction générale de la police nationale. Ce n’est pas le cas en Angleterre, ou en Belgique par exemple. Elle ne peut donc pas faire son travail en toute indépendance. Quand des journalistes parviennent à trouver les auteurs de violences en analysant les vidéos, alors que l’IGPN n’y parvient pas, cela crée un malaise de nature à douter de l’impartialité de cet organisme de contrôle.

De manière plus générale, la politique policière se fait en France à huis clos, avec les syndicats et le gouvernement. Il n’y a pas de lieu pour organiser des débats contradictoires et l’on confond trop souvent les dénonciations de pratiques inacceptables avec les critiques contre la police.

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17 décembre 2019 2 17 /12 /décembre /2019 08:45

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/municipales-l-affaire-theo-un-traumatisme-encore-present-a-aulnay-sous-bois-16-12-2019-8218347.php#xtor=EREC-1481423606-[NL93]---${_id_connect_hash}@1

Municipales : l’affaire Théo, un traumatisme encore
présent à Aulnay-sous-Bois

Avant les municipales 2020, Le Parisien se penche sur cinq villes clé du 93. Cette semaine, à Aulnay, retour sur le matraquage de Théodore Luhaka par des policiers en février 2017. La ville avait frôlé les émeutes.

 

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 09:23

https://www.mediapart.fr/journal/france/131219/gli-f4-jusqu-l-epuisement-des-stocks-avec-la-benediction-du-conseil-d-etat

GLI-F4: jusqu’à l’épuisement des stocks, avec la
bénédiction du Conseil d’Etat
Par et

Devant le Conseil d’État, les tentatives d’interdire la GLI-F4 ont été contrées par le ministère de l’intérieur, qui a annoncé son intention d’écouler ses stocks, en dépit des blessés graves. Les classements sans suite par le parquet sont nombreux, mais la jurisprudence peut permettre aux blessés d’obtenir une reconnaissance de la responsabilité de l’État devant les tribunaux administratifs. 

Le procès de la grenade GLI-F4 a déjà eu lieu. Et il a été gagné par le ministre de l’intérieur. Le 13 avril, les avocats de plusieurs blessés ont saisi le Conseil d’État d’une requête afin « d’enjoindre au ministre de l’intérieur » Christophe Castaner d’abroger l’article D.211-17 du code de la sécurité intérieure qui inclut la grenade explosive dans l’arsenal des « armes à feu susceptibles d’être utilisées par les représentants de la force publique pour le maintien de l’ordre ».

(...)

Le recours à ces armes est une violence exercée pour dissuader et punir les manifestants

Autre stratagème de l’IGPN pour déresponsabiliser les forces de l’ordre : concentrer ses investigations sur les faits et gestes de la personne blessée pour renverser l’accusation et la criminaliser. C’est le cas d’Ayhan, 51 ans, qui à Tours, le 1er décembre dernier, a dû être amputé de la main à la suite d’un tir de GLI-F4. Il lui est reproché « d’avoir lancé avec le pied une boule de décoration de Noël vers les policiers » et d’avoir ramassé un quart d’heure auparavant le reste d’une grenade lacrymogène, un embout métallique, pour le lancer.

Pourtant, le commandant de police chargé des opérations reconnaît lui-même que ce tir est en soi problématique, compte tenu des défaillances de la grenade tirée, qui n’aurait pas dû rester ainsi au sol, à portée de main. L’affaire est classée sans suite par Grégoire Dulin, le procureur de la République de Tours. Ce dernier est un ancien conseiller justice du ministre de l’intérieur Christophe Castaner.

(...)

Dans la foulée des classements sans suite, d’autres informations judiciaires ont été ouvertes. C’est le cas pour Sébastien Maillet, grièvement blessé à la main, le 9 février à Paris. « Notre plainte pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation vise également le préfet pour complicité », précise l’avocat de Sébastien Maillet, Me Arié Alimi. 

« Nous allons refaire un référé devant le tribunal administratif et surtout nous devons déposer une plainte globale pour toutes les victimes pour mise en danger de la vie d’autrui contre le ministre de l'intérieur Christophe Castaner et contre sa représentante au Conseil d’État, Pascale Léglise », annonce Arié Alimi. 

(...)

L’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a participé aux côtés des avocats au recours fait au Conseil d’État pour demander l’interdiction de la GLI-F4. Sa responsable du programme Police, Marion Guémas, rappelle que la France est le seul pays européen à utiliser des grenades explosives GLI-F4, classées comme armes de guerre dans le code de la sécurité intérieure, sur des populations civiles, dans le cadre d’opération de maintien de l’ordre.

Marion Guémas déplore que « le ministère de l’intérieur continue d’autoriser des grenades dangereuses et défectueuses. C’est plus que préoccupant et sa responsabilité doit être engagée. On ne peut pas rester sur les erreurs ou fautes individuelles des policiers, qui d’ailleurs utilisent des armes défectueuses sans le savoir. Il faut se poser la question du recours à ces armes par l’État français, qui met en danger ses fonctionnaires et bien sûr sa population lors des manifestations. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) devrait être saisie, mais les instances de l’ONU également, et nous travaillons dans ce sens. » 

 

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 09:14
Main arrachée: malgré l’identification du policier, le
parquet de Paris classe sans suite
Par et

Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de Gabriel Pontonnier qui a eu la main arrachée par une grenade GLI-F4 en novembre 2018, à Paris, à la fin de l’acte II des « gilets jaunes ». Pourtant, à lire l’enquête de l’IGPN qui a identifié l’auteur du tir, un major des CRS, la grenade a été lancée sans les sommations réglementaires. Le commandement avait demandé « d’impacter très fort les manifestants ».

De son propre aveu, le 24 novembre 2018, vers 18 heures, le major Jacky D. ne « pouvait pas viser avec exactitude un endroit précis ». Il a lancé sa grenade explosive « en direction de l’angle des Champs-Élysées et du rond-point des Champs-Élysées ». Mais il n’a « pas vu l’explosion », ni « vu de personne blessée ». Sa grenade GLI-F4 a pourtant grièvement blessé Gabriel Pontonnier, 21 ans, qui a eu la main arrachée par l’explosion, et touché son frère Florent et son cousin Marvin par de nombreux éclats.

L’enquête de l’IGPN a permis d’identifier le tireur et d’interroger sa hiérarchie, en particulier le commissaire Ronan Peres, le responsable de la Division des unités spécialisées de direction de l’ordre public et de l’ordre public (DOPC) de la préfecture, qui dirigeait les opérations sur le terrain. Ce dernier, sans l’avoir vu, a validé le tir après coup, estimant au vu des vidéos que les blessés « avaient le temps le partir ». Le commandant de la CRS 7 a déclaré ne pas savoir pourquoi la grenade avait été tirée de ce côté du rond-point. Par radio, le commandement avait demandé « d’impacter très fort les manifestants ».

Le parquet de Paris a pourtant décidé, le 10 octobre, de classer sans suite la plainte de Gabriel et de sa famille, jugeant que les investigations de la police des polices n’avaient « pas permis d’étayer les faits de violences illégitimes et de mise en danger de la vie d’autrui » dénoncés par les plaignants. Une décision « scandaleuse » aux yeux des avocats de la famille, compte tenu des faits révélés par l’enquête. « Il ressort des témoignages et des vidéos que la grenade a été lancée sans avoir procédé aux sommations réglementaires, dans une zone calme, au sein de la laquelle aucune violence ou voies de faits n’était exercée à l’encontre de la force publique », a souligné Me Aïnoha Pascual.

(...)

« Dans ce cas précis, les sommations ne sont pas nécessaires »

Questionné sur les sommations préalables lors de l’usage de la grenade au rond-point des Champs-Élysées – une obligation légale pour ce type d’arme –, le commissaire répond que ses effectifs « prenaient des projectiles », essayant « de récupérer le terrain » « Dans ce cas précis les sommations ne sont pas nécessaires. » « D’ailleurs, nous n’aurions pas eu le temps de les faire et elles n’auraient pas été audibles », précise-t-il. En réalité, le cadre juridique posé par le Code de la sécurité intérieure qui oblige à deux sommations avant le tir n'a pas été respecté, et aucun caractère de gravité ne pouvait permettre aux forces de l'ordre de s'affranchir des sommations.

(...)

Dans ce dossier, c’est toute la chaîne de commandement qui s’avère impliquée. Les avocats de Gabriel et de ses proches s’apprêtent à relancer l’enquête en déposant plainte, avec constitution de partie civile, pour « violences volontaires aggravées » et « mise en danger de la vie d’autrui », ceci permettant la désignation d’un juge d’instruction. « Le jet de grenade par les forces de l’ordre à cet endroit-là n’est aucunement intervenu dans le cadre juridique strict de la dispersion d’un attroupement et après sommations », soulignent-ils.

 

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 09:01

https://www.mediapart.fr/journal/france/131219/jugee-defectueuse-mais-autorisee-par-castaner-gli-f4-la-grenade-de-trop

Jugée défectueuse, mais autorisée par Castaner:
GLI-F4, la grenade de trop
Par et

Les grenades lacrymogènes explosives GLI-F4 présentent de graves défauts « identifiés mais non résolus ». Dans une note datée du 4 janvier 2018 obtenue par Mediapart, le fabricant Alsetex en a informé le ministère de l’intérieur. Ce dernier continue de les autoriser dans les opérations de maintien de l’ordre. Lors des mouvements des « gilets jaunes », cinq personnes ont eu la main arrachée par ces grenades.

La grenade GLI-F4 est dangereuse. Comme sa cousine OF1, interdite après la mort de Rémi Fraisse. Les manifestants gilets jaunes et zadistes le savent bien. C’est une petite bombe de 25 grammes de tolite (TNT) responsable de graves blessures, et de plusieurs amputations ces deux dernières années. Ce que les manifestants ignorent, c’est que le fabriquant lui-même la juge aussi dangereuse, et même défectueuse.

L’entreprise Alsetex, filiale du groupe Étienne Lacroix, a ainsi informé le ministère de l’intérieur le 4 janvier 2018 que ses grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4 présentaient de graves défauts « identifiés mais non résolus », dans une note que Mediapart a pu se procurer. Or, en dépit de cet avertissement, le ministère continue à en autoriser l’emploi lors des opérations de maintien de l’ordre. Le fabricant met pourtant en garde contre cette grenade qui a déjà causé « plusieurs accidents corporels graves » et dont les parties contenant la charge explosive doivent subir « un traitement […] qui est très artisanal et très controversé en interne », du fait du « risque [de] sécurité ».

Utilisées pour disperser la foule lors des manifestations des « gilets jaunes », les GLI-F4 ont mutilé cinq personnes, qui ont perdu une main, et en ont blessé vingt-huit par leurs éclats sur différentes parties du corps. Selon les données communiquées au Conseil d’État par le ministère de l’intérieur, en mai dernier, 1 738 GLI-F4 aurait été employées dans le cadre de la crise des gilets jaunes.

Selon la Direction générale de la police nationale (DGPN), jointe par Mediapart, l’institution policière – hors gendarmerie – disposerait encore de « 10 000 grenades GLI-F4 en stock » et « 583 grenades GLI-F4 ont été utilisées entre janvier 2018 et ce jour »« La GLI-F4 est actuellement en phase de retrait définitif pour être remplacée par la GM2L, dont le déploiement progressif a été lancé depuis 2018. Si des dégradations des grenades sont constatées, elles sont immédiatement retirées du stock », a indiqué la DGPN, reconnaissant ainsi être effectivement confrontée à des difficultés avec ces munitions.

(...)

Au contact de la grenade GLI-F4, « les os et la main peuvent eux-mêmes devenir des projectiles »

Bien que parfaitement informé de ces dysfonctionnements, le ministère de l’intérieur continue pourtant d’écouler les stocks de GLI-F4, notamment pour des raisons économiques. Une source proche de la gendarmerie nationale estime « qu’une grenade GLI-F4 sur trois est défectueuse. Mais on ne peut le savoir qu’en la tirant. Et, en stock, il en reste de quoi tenir jusqu’à l’été 2020. Soit plusieurs milliers de grenades ». 

(...)

Le nombre de mutilés et la gravité des blessures occasionnées par cette grenade ont conduit un collectif de six avocats (Arié Alimi, William Bourdon, Chloé Chalot, Raphaël Kempf, Céline Mokrane et Aïnoha Pascual) à demander son interdiction. Leur recours n’a pas pour objet d’engager la responsabilité de l’État du fait « de la  faute commise, par les forces de l’ordre, dans l’usage des grenades » mais « de faire constater l’illégalité manifeste de l’utilisation de la grenade GLI-F4, en maintien de l’ordre, du fait de ses caractéristiques intrinsèques, dont découle sa dangerosité ».

 

Ils déplorent qu’une « logique économique qui consiste à épuiser les stocks », alors que « les GLI-F4 sont susceptibles de tuer », puisse ainsi être « mise en balance avec les droits et libertés fondamentales, dont le droit à la vie ». Le Conseil d’État a rejeté leur requête en juillet dernier.

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 07:17
 
Seine-Saint-Denis. Un homme meurt après avoir
reçu des coups de taser de la police

Un homme est décédé, ce jeudi 12 novembre rue des Lilas, après avoir été visé par un coup de taser de policiers. Il aurait été vu criant « Allah akbar » et menaçant de « tuer tout le monde ». La police judiciaire a été saisie.

Un homme présenté comme déséquilibré qui déambulait ensanglanté dans les rues des Lilas, près de Paris, est mort jeudi après-midi après avoir reçu des coups de taser lors de son interpellation par la police, apprend-on de source policière confirmant une information du Point.

Prévenue par des témoins en fin de matinée, la police municipale a d’abord tenté d’intervenir auprès de cet homme, âgé de 36 ans, qui arpentait la commune des Lilas, en Seine-Saint-Denis, le visage ensanglanté et menaçait de tuer tout le monde, a expliqué cette source policière.

Visiblement déséquilibré

L’homme visiblement déséquilibré criait Allah akbar et se frappait le visage avec une brique. Il avait fini par entrer dans une boulangerie. Alertés par la police municipale, des fonctionnaires de police dépêchés sur les lieux ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique pour l’interpeller. L’un des agents a été mordu, précise cette source. L’auteur, en arrêt cardio-respiratoire, a été transporté vers un hôpital, où il est décédé quelques heures plus tard. La police judiciaire a été saisie.

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 07:00

| mercredi 11 décembre 2019

https://www.politis.fr/articles/2019/12/une-police-sans-temoins-ni-critiques-41165/

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, des centaines de personnes ont été victimes de violences policières. Sur quoi peut déboucher une telle attitude hautaine et un tel sentiment d’impunité ?

 

Peut-on à bon droit parler de violences policières ? Comment qualifier autrement les centaines de blessés des manifestations depuis plus d’un an, dont certains ont perdu un œil par un tir de grenade ou de LBD, ont eu un pied ou une main arrachés ? Pour des syndicats de policiers, il semble que la seule énumération de ces violences soit devenue insupportable et concoure à ce qu’ils nomment « la haine anti-flic ». D’où leur acharnement envers les journalistes qui filment ou photographient ces violences. D’abord physiquement, dans les manifestations elles-mêmes où, bien qu’ils soient clairement identifiables, nombreux sont ceux qui ont été blessés. Déjà victimes de longues gardes à vue ces derniers mois, Taha Bouhafs et Gaspard Glanz ont été touchés par des tirs de grenade ou de LBD, le 5 décembre à Paris.

Même des magistrats peuvent « agacer » ces syndicalistes policiers. À la veille de la manif du 5 décembre, Sarah Massoud, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, déclarait à Mediapart avoir « peur d’aller manifester demain », « peur des policiers », « peur de prendre une grenade de désencerclement ou bien un tir de LBD » et faisait le « constat de violences policières, qui ont engendré des atteintes à l’intégrité physique de nombreux manifestants ». Secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police, le CRS Grégory Joron l’a clouée au pilori, dans une tribune publiée par Le Parisien : selon lui, la magistrate est, « de fait, complice de la haine anti-flic qui se développe et gangrène notre société ». Pire, elle serait « la preuve manifeste [sic] qu’une partie de la magistrature est partiale, orientée, prompte à condamner les policiers avant même leur procès »

Mais un pas supplémentaire a été franchi le 7 décembre dans un tweet insultant du Syndicat indépendant des commissaires de police (SCIP), qui a littéralement diffusé une liste de journalistes présentés comme des ennemis de la police. « Dans ce combat anti-@PoliceNationale, on vous présente les principaux acteurs : @davduf l’imposteur, @T_Bouhafs le menteur, @GaspardGlanz l’harceleur, @Poulin2012 le haineux »… Même le Conseil de l’Europe a qualifié cette pratique de « menace » de « harcèlement et intimidation de journalistes »… Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, des centaines de personnes ont été victimes de violences policières, dont la recension méthodique par David Dufresne sur son compte Twitter (allo @Place_Beauvau) fait aujourd’hui autorité. Sur quoi peut déboucher une telle attitude hautaine et un tel sentiment d’impunité, pour cette police systématiquement couverte et même encouragée par Macron, Philippe, Castaner, Nuñez ?

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 10:07
 
Violente interpellation au Havre : les deux frères
témoignent
Par Anaïs Condomines
 
8 décembre 2019 à 16:15

Jeudi 5 décembre, en marge d'un blocage de voies rapides, deux frères ont été violemment interpellés par des gendarmes mobiles. Leur famille entend porter plainte.

Question posée par Charles le 07/12/2019

Bonjour,

Vous attirez notre attention sur une vidéo publiée sur Facebook et Twitter vendredi 6 décembre. Ces images montrent deux jeunes hommes se faire violemment interpeller par plusieurs gendarmes mobiles, alors qu’ils viennent de se réfugier dans une voiture
Des photos ensuite postées sur Facebook montrent l’état du véhicule, à l’issue de l’interpellation : plusieurs vitres sont brisées, un rétroviseur est retourné. Des débris de verre jonchent le sol de la voiture.

 
Blocage des voies rapides

La scène se déroule le jeudi 5 décembre, en fin d’après-midi, au Havre. Les images permettent de situer la scène sur un parking, entre les stades Océane et Deschaseaux, qu’on aperçoit de part et d’autre de la voiture. Une localisation que corroborent les témoignages des deux frères, contactés ce dimanche par CheckNews. Dans l’après-midi du jeudi, ces derniers avaient rejoint leur père, syndiqué CGT, sur le blocage des voies rapides organisé dans le cadre de la grève.

Le plus jeune, âgé de 17 ans, est celui qui filme. Il raconte : «Nous étions au blocage devant le stade Océane au Havre vers 17 heures avec notre père. Il y a eu un gazage vers 17 h 10, nous nous sommes dispersés à ce moment-là. Avec mon frère, nous nous sommes dirigés vers le véhicule tranquillement. C’est à ce moment que je filme, et que l’on entend un des gendarmes mobiles dire qu’ils cherchent les cartouches de LBD qu’ils ont tirées.»

Le grand frère, 20 ans, poursuit : «Comme on les entend dire qu’ils cherchent leurs cartouches, je les interpelle en disant : "Ah ok, tu n’assumes pas d’avoir tiré."» On peut en effet entendre ces propos dans la vidéo. Un gendarme se retourne alors vers eux puis se dirige vers la voiture, dans laquelle les deux frères viennent de s’engouffrer sans toutefois mettre le contact.

La suite est en images dans la vidéo. Les garçons semblent terrorisés, ils hurlent aux gendarmes «d’arrêter». La vitre côté passager est brisée par l’un d’eux. «Ce qu’on n’entend pas, affirme le cadet, c’est qu’ils ont cassé la deuxième vitre, celle du côté de mon frère juste après la vidéo, puis nous avons été sortis du véhicule violemment. Moi par les pieds et mon frère par la fenêtre conducteur brisée.» Le grand frère précise avoir quelques égratignures au poignet et au genou.

Tous les deux indiquent ensuite avoir été placés en garde à vue pendant vingt-quatre heures pour «outrage et rebellion et attroupement après sommation». «Je serai convoqué en 2020 et mon petit frère a écopé d’un rappel à la loi pour attroupement après sommation», précise l’aîné. Des faits confirmés par le père des deux garçons, également contacté par CheckNews. Il précise de son côté : «Vers 17 heures sur les lieux du blocage, il y a eu le mot d’ordre d’évacuer. Les gendarmes étaient présents depuis un moment, sans rien faire. Et puis ils ont chargé vers la fin de l’évacuation avec des tirs lacrymogènes. Je suis reparti sur ma moto, j’ai perdu mes gamins de vue. Quand je suis rentré à la maison, l’hôtel de police nous avertissait que nos fils étaient placés en garde à vue. C’est moi, qui le lendemain, ai pris les photos du véhicule défoncé.»

Plainte envisagée

Contactée, la préfecture de Seine-Maritime assure «avoir été mise au courant de l’existence de ces images par les appels des journalistes» mais «ne souhaite pas s’exprimer davantage sur la question».

En attendant, la famille n’entend pas en rester là. «Aujourd’hui, nous allons voir un psychologue car nous avons été très choqués», indiquent-ils. Dès lundi, rendez-vous sera pris avec un avocat. «On compte bien porter plainte. Ce qui s’est passé est aberrant», précise le père des deux frères.
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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 09:49

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/07/8-decembre-2018-recit-d-une-journee-incandescente-ou-la-doctrine-du-maintien-de-l-ordre-a-change_6022042_3224.html

« Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça
fera réfléchir les suivants » : le jour où la doctrine du
maintien de l’ordre a basculé

Par , et

Publié le 07 décembre 2019 à 11h51, mis à jour hier à 06h51

La pluie glaçante qui s’abat sur Paris a des relents acides de gaz lacrymogène. Elle chasse les dernières silhouettes qui s’attardaient encore place de la République. Quelques flammèches s’élèvent çà et là des carcasses fumantes qui parsèment les rues, vestiges d’une journée incandescente. Il est 23 h 30, ce samedi 8 décembre 2018, et le sol jonché de douilles, cartouches et autres éclats de grenades, témoigne de la violence des affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes », qui ont secoué toute la journée la capitale.

Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron publie un message de félicitations adressé aux policiers et gendarmes mobilisés : « Merci pour le courage et l’exceptionnel professionnalisme dont vous avez fait preuve. » Le chef de l’Etat respire : la Préfecture de police a remporté la « bataille » de la rue face aux manifestants. Les autorités, qui avaient vécu le saccage de l’Arc de triomphe la semaine précédente comme une humiliation, voulaient reprendre la main. C’est désormais chose faite.

Mais à quel prix ? Plus d’un millier de personnes ont été interpellées à Paris sur des motifs flous, souvent avant même de prendre part au rassemblement prévu sur les Champs-Elysées. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris dénombre 126 blessés. Douze personnes ont été touchées à la tête par un tir de lanceur de balles de défense, le fameux LBD 40. Parmi elles, quatre ont perdu un œil. Côté forces de sécurité, on dénombre 17 blessés dans la capitale.

Si le 1er décembre et ses dégradations symboliques restent dans toutes les mémoires, le 8 décembre constitue un véritable tournant qui a fixé dans la durée de nouveaux standards. Les évolutions tactiques mises en place lors de l’acte IV des « gilets jaunes » par la police et la gendarmerie ainsi que l’arsenal législatif répressif utilisé servent désormais de référence aux opérations de maintien de l’ordre. A l’aide de témoignages de manifestants, de policiers, ainsi que de nombreux documents inédits, Le Monde a reconstitué cette journée hors norme dans la capitale à plus d’un titre.

(...)

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7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 07:33
5 décembre
Manifestation à Paris : la police mise en cause pour
des violences contre des militants et des journalistes

 

Par Ismaël Halissat
7 décembre 2019 à 01:05

L’IGPN va devoir faire la lumière sur les conditions dans lesquelles deux membres des forces de l’ordre ont assené plusieurs coups à un manifestant au sol lors de la mobilisation contre les retraites le 5 décembre à Paris.

Une pluie de coups de pied et de matraques… Selon nos informations, le parquet de Paris a ouvert ce vendredi 6 décembre une enquête pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » à la suite de la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des membres des forces de l’ordre frappant un homme au sol, lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, jeudi 5 décembre, en marge de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. Les investigations ont été confiées à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN).

 

Dans cette vidéo d’un peu moins d’une minute, tournée par un journaliste indépendant, deux policiers assènent plusieurs coups de pied et de matraques à un manifestant au sol qui tente de se protéger le visage. Un deuxième manifestant, également au sol, fait également l’objet d’un coup de matraque en cherchant à s’abriter dans un hall d’immeuble.

« Il s’est fait tabasser »

« Des images déplorables », selon une source policière contactée par « l’Obs » qui souligne que « les deux agents ne procèdent même pas à l’interpellation de l’individu », comme le montre la vidéo. Selon le récit de l’auteur des images à nos confrères de « CheckNews » :« Au moment où les affrontements ont commencé, des gens ont ouvert une porte cochère et se sont réfugiés dans un immeuble. Là, le gars a dû tomber car quand je me suis retourné, il était à terre, je ne l’ai pas vu tomber. […] Il s’est fait tabasser, et quand les policiers sont partis, il s’est relevé et est parti en courant. Donc je ne sais pas ce qu’il est devenu »

 

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