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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 07:42
 
 
Maintien de l’ordre :
des mitrailleuses sur 90 blindés
commandés par la gendarmerie

Le nouveau modèle de camion blindé de la gendarmerie, utilisé lors de manifestations, sera équipé d’une mitrailleuse lourde, d’un lanceur de grenade multi coups et d’une caméra d’identification à longue distance.

 
par
 
Au salon de l’armement Eurosatory, qui s’est déroulé en juin à Villepinte, le ministère de l’intérieur a présenté pour la première fois son nouveau camion blindé de 14 tonnes et de plus de 7 mètres de long.

Incarnation d’un « savoir-faire efficace et moderne », d’après un gendarme présent au salon, le Centaure, c’est son nom, est le nouveau véhicule blindé de la Gendarmerie. Le ministère de l'Intérieur en a commandé 90.

Polyvalent, le Centaure sera utilisé en maintien de l’ordre en manifestations mais aussi dans le cadre de la lutte anti-terroriste ou en soutien lors de catastrophes naturelles.

Mitrailleuse calibre 7.62

Sur son toit, le camion est orné d’un fusil mitrailleur de type FN MAG 58, capable de tirer 1000 coups à la minute d’un calibre 7.62. Une arme de guerre, pilotée depuis l'intérieur du véhicule grâce à une caméra intégrée au système, qui restera fixée au blindé même lors de mission de maintien de l’ordre.

« Démonter et remonter l’arme en fonction des missions prendrait trop de temps et limiterait le blindé sur le terrain », explique un représentant de la gendarmerie lors du salon de l’armement. Contacté, le ministère de l’intérieur répondra, signe de l'importance de dossier, via le conseiller presse de Gérald Darmanin qui affirme de son côté que les équipements, dont la mitrailleuse, orneront les blindés uniquement lorsque ça sera nécessaire. « Il possède la même gamme d’équipement que les véhicules actuels et la mitrailleuse ne sera montée que pour des missions particulières comme en Opex - opérations extérieures. »

Or du côté de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (qui a répondu à Politis après que nous ayons révélé ce nouveau modèle sur les réseaux sociaux), un général, chef de la communication etfin connaisseur du parc blindé, confirme que « la mitrailleuse ne sera pas forcément retirée car cette opération est assez complexe, plus que sur les anciens Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie (VBRG) ». Conscient des polémiques possibles sur la présence de ce type d’arme lors de manifestations, il précise que celle-ci sera « dans une housse et sans munitions ».

Pour le moment, aucune consigne claire n’a été donnée sur le maintien de l’arme en maintien de l’ordre : le blindé n’est pas encore en service.

Mais présente ou non, pour le général « ça ne changera pas grand-chose car de toute manière l’arme ne sera pas utilisée dans les manifestations, bien évidemment ». Le haut gradé termine en précisant que la Gendarmerie réfléchit aussi à inclure des écrans sur les véhicules pour mieux communiquer avec les manifestants « lors des sommations par exemple ».

 
Le véhicule Centaure sur le stand de Soframe lors du salon Eurosatory en juin 2022. Crédit : Maxime Reynié Sirvins

Lance grenades et caméras

Le Centaure dispose aussi sur son toit, d’un lance-grenades lacrymogène, venu de Corée du sud, capable de tirer 30 munitions à deux reprises lors des manifestations. C’est 30 fois plus que les anciens VBRG qui disposent d’un lance grenade mono-coup.

Derrière ce lance grenades, une imposante caméra de l’entreprise française Syt Technologie. D'après le catalogue du fabricant, ces caméras sont capables d'identifier une personne à plus d’une dizaine de kilomètres en plein jour et à quelques kilomètres de nuit. Tout à l'arrière, on trouve enfin, une tourelle composée de quatre micros dédiés à la détection acoustique de tirs par l’entreprise Metravib Defence membre du GICAT, un groupement d’entreprises privées françaises qui organise le salon. On retrouve cette technologie sur de nombreux véhicules de l'armée.

57 millions d’euros

Cela fait plusieurs années que la Gendarmerie cherche à remplacer ses vieux VBRG, dont les premiers, des Berliet VXB 170, datent des années 70. Ces blindés se répartissent aujourd’hui entre le groupement blindé de gendarmerie mobile de Satory, le centre national d’entraînement des forces de la gendarmerie de Saint-Astier et des détachements outre-mer. Ils sont prévus pour les situations de crise où les forces classiques de maintien de l'ordre se révèlent insuffisantes, mais le recours à l’armée, excessif. Ainsi ils peuvent résister à tout genre de projectiles, comme des cocktails Molotovs, voire des tirs d’armes à feu. Ils sont utilisés pour la première fois en métropole en 1979, lorsqu’un village, Chooz, dans les Ardennes, se révolte contre la construction d’une centrale nucléaire.

Aujourd’hui ils sont principalement mobilisés pour franchir des barricades en métropole, en Corse et en Outre mer. Plusieurs VBRG avaient ainsi été déployés lors des manifestations des gilets jaunes ou de l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

En 2020, le parc devenant difficile à entretenir, l'État avait opté pour une rénovation expérimentale à 200.000€ par blindé. L’opération est finalement abandonnée et le ministère de l'Intérieur décide donc d’acquérir 90 Centaure pour 57 millions d’euros. « La commande de la gendarmerie n’est pas la plus grosse pour nous mais cela va nous donner une excellente image à l'internationale. C’est un sacré label pour nous », précise un représentant de la société Soframe, qui a remporté le marché public le 27 octobre 2021.

D’après cette entreprise, 1 800 exemplaires de ce blindé ont été vendus dans le monde entier.

Quatre-vingt-dix autres à l'Arabie saoudite alors que le royaume est impliqué dans la guerre au Yémen depuis 2015. En 2018, Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer armes à Amnesty International France, confirmait l'acquisition de ces blindés par la garde nationale saoudienne après le début du conflit. Début 2022, l'ONU a estimé à près de 400 000 le nombre de morts causés par cette guerre.

Pour Soframe, le Centaure qui équipera la gendarmerie est une « pépite de savoir-faire. » Imposant, il est un sujet de fierté pour des gendarmes qui le présentent : « Ça va vraiment nous changer ! » se réjouissent-ils.

Un changement que percevront aussi les manifestants français.

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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 15:22
Le nœud-coulant de la dématérialisation

Une goutte d’eau contient toute la mer, dit la sagesse populaire.
La mort d’Omar contient ce que Macron a proclamé dans son premier discours en 2017 : la « Start-up Nation » à construire sous le drapeau de la révolution numérique et de sa « dématérialisation ».
Omar est mort le 15 juin à la frontière franco-italienne, touché par une balle de police. Il vivait et travaillait comme ouvrier dans le BTP en France depuis 13 ans. Il faisait partie des 600 000 sans-papiers qui construisent les bâtiments et les tunnels, qui nettoient les déchets, livrent les colis, soumis à la surexploitation par le patronat et à la répression par l’État.
Omar avait gagné le droit à une régularisation grâce à ses années de labeur, mais il n’a jamais pu déposer sa demande. En dépit de mois d’efforts, de nuits passées face à un écran, le portail informatisé, dématérialisé de la préfecture est resté fermé : impossible de prendre rendez-vous.
Il partageait le sort des dizaines de milliers de sans papiers qui deviennent expulsables à cause de ce barrage informatique délibéré. En désespoir de cause, Omar a suivi des conseils qui lui ont été donnés : en Italie, il pourrait obtenir une carte de séjour valable en France moyennant quelques arrangements.
C’est en revenant d’Italie qu’il est tombé, à Vintimille, entre les mains des passeurs. La suite est un grand classique. Le camion frigorifique dans lequel Omar était enfermé avec d’autres sans-papiers a été pris en chasse par la police française, les passeurs refusent de s’arrêter malgré le tir qui a déjà touché Omar à la nuque ; il meurt à Nice, exsangue. Les passeurs, eux, se sont évaporés dans la ville.
Le corps d’Omar intègre la longue file de ceux tombés sous les balles policières, légalisées par le permis de tirer sous le nom de « refus d’obtempérer ». Mais, attention ! La police ne fait qu’appuyer sur la détente. Dans ce monde dématérialisé le seul objet matériel est certes la balle qui transperce les chairs mais il y a aussi la réalité d’une mort douce qui fait des millions de victimes : sans-papiers, chômeurs, vieux, handicapés, SDF, précaires… jetés sans défense entre les dents mortifères des algorithmes des préfectures, des CAF, de l’URSSAF, de Pôle-Emploi, de la Sécurité Sociale de la « Start-up Nation ».
Les récentes révélations sur la danse collé-serré de Macron, ministre de l’économie puis président, avec le géant sinistrement célèbre Uber, montrent comment cette dématérialisation a servi à invisibiliser et légaliser les exactions des riches. Un exemple ? L’utilisation détournée du logiciel coupe-circuit « Switch-Kill » par Uber a permis de rendre impénétrables par la justice ses ordinateurs et donc insaisissables les traces de son fonctionnement vorace et sordide.
Des voix officielles, Conseil d’état et Défenseure des Droits, se sont émues du sort réservé aux populations repoussées à la marge par la dématérialisation « à marche forcée ». Réaction juste mais à côté de la plaque : cette brutalité numérique du pouvoir est révélatrice de sa nature, elle ne fait qu’accroître l’appauvrissement galopant des pauvres et l’enrichissement sans pudeur des riches.
Ce nœud coulant de la dématérialisation/ numérisation ne pourra pas être tranché par des joutes parlementaires. Ça paraît difficile à imaginer, à prévoir mais finalement c’est la rue qui tranchera la corde.



 

Refus d’obtempérer, le permis de tuer en action !

Depuis l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure voté sous Holande en 2017 qui prévoit que les policiers peuvent faire usage de leur arme pour immobiliser un véhicule dont le conducteur n’obtempère pas et peut porter atteinte à leur vie ou à celle d’autrui, les cas s’enchaînent (voir RE204)...
Le 4 juin vers 11h trois policiers à vélo remarquent une voiture dont le conducteur ne porte pas sa ceinture de sécurité. Mohamed au volant et un ami raccompagnent deux jeunes filles de 21 ans à leur domicile. Au moment du contrôle la voiture refuse de s’arrêter. Mohamed n’a pas de permis. La police rattrape le véhicule bloqué dans la circulation et tire alors 9 cartouches. Le conducteur est atteint au thorax, la passagère avant, Rayana, touchée à la tête, décède le lendemain. Pour les policiers Mohamed aurait voulu leur foncer dessus, mais le témoignage d’Ines, passagère arrière, est tout autre, « tout est allé très vite. Je n’ai même pas entendu “Sortez de la voiture” ou “Mains en l’air”. Ils ont cassé les vitres en tapant avec leurs armes. La scène était très violente. On a entendu (une dizaine de) coups de feu, la voiture qui repart ». Plusieurs autres témoins confirment.
Dans la nuit du 6 au 7 juin à Argenteuil un nouveau « refus d’obtempérer » vient conclure une course poursuite. De source policière le jeune homme aurait redémarré au moment du contrôle et une policière se serait trouvée coincée entre sa voiture et le véhicule de police. Le conducteur alors visé par un tir policier est blessé à l’omoplate.
Le 25 juin à Carcassonne dans la soirée un véhicule refuse de se soumettre au contrôle d’une équipe de la BAC, le conducteur âgé d’une quarantaine d’années est touché à deux reprises par des tirs policiers. Les agents de la BAC justifient leurs tirs en expliquant que le conducteur aurait fait marche arrière dans leur direction alors qu’ils venaient de sortir de leur véhicule, blessant l’un d’eux au genou. Pourtant une vidéo publiée sur les réseaux sociaux crée le doute. Elle montre l’homme courant poursuivi par des policiers de la BAC, pistolets à la main. Il s’écroule quelques secondes plus tard avant d’être immobilisé par deux agents. Blessé à la cuisse et à l’épaule, il a été hospitalisé.
A chaque fois L’IGPN est saisie pour déterminer les conditions d’usage de l’arme et le conducteur est poursuivi pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique. Si les premiers éléments et témoignages mettent souvent à mal la version policière, la police est immédiatement soutenue par la hiérarchie et les syndicats policiers. Légitime défense.
Avec le temps les éléments d’enquête laissent percevoir une autre réalité. Ainsi dans l’affaire du Pont-Neuf, à Paris on apprend que les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière, mettant à mal la thèse policière.
Idem concernant un agent de la BAC cherchant à contrôler une camionnette qui a fait usage de son arme et tué Jean-Paul Benjamin, 33 ans, le 26 mars à Aulnay-sous-Bois. Le policier qui parle dans un premier temps d’un tir accidentel se justifie ensuite en disant avoir été mis en danger par la conduite de Jean-Paul. Mais au moment du tir, « aucun danger apparent n’est visible sur la vidéo », notent les enquêteurs. Le tir se fait à plus de deux mètres, et atteint Jean-Paul dans le dos.



 

Bon débarras !

Didier Lallement préfet de police de Paris est parti à la retraite. Avec Alexis Marsan et Paul-Antoine Tomi, et grâce au soutien sans faille de l’État macroniste, il s’est illustré comme le cador du «  savoir-faire  » répressif à la française, mention spéciale Ligue des champions. En guise d’hommage rappelons qu’il a réintroduit les «  voltigeurs  » (interdits après la mort de Malik Oussekine) devenue les Brigades (motocyclistes) de répression de l’action violente (BRAV) et est co-responsable de la mutilation de nombreux manifestants.



 

> C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E

Prisons = mort
A la prison d’Osny dans le Val d’Oise (Mavo) où en novembre 2021 déjà un détenu avait été retrouvé pendu dans sa cellule, deux hommes trentenaires sont morts dans ces mêmes circonstances le 19 juin puis le 21 juin. Tous deux étaient emprisonnés pour de courtes peines. Le premier était afghan et s’exprimait mal en français : c’est le prétexte qu’avance l’administration pénitentiaire pour justifier le fait qu’il ait pu rester enfermé dans sa cellule alors que la veille il avait mis le feu à son matelas et manifesté des penchants suicidaires d’après le médecin qui l’avait vu. Selon l’administration, impossible de connaître clairement ses motivations... et ce doit être aussi le cas pour le second homme qui s’est pendu deux jours plus tard... Et pourtant si en IDF le taux moyen d’occupation des prisons est de 130%, dans celle d’Osny il monte à 142%, et pour 822 détenus il y a 180 matelas au sol ! Ajoutez la canicule...

27 morts et des centaines de blessés à Melilla
c’est le lourd bilan de la journée du 24 juin dernier lorsque des milliers de migrants, parqués dans des campements au Maroc sur la frontière de l’enclave espagnole, privés d’accès à l’eau et aux médicaments et constamment violentés, ont tenté d’y pénétrer de force s’affrontant avec les forces des l’ordre. Les associations demandent une enquête approfondie et un changement de la politique migratoire criminelle perpétrée par l’Europe avec la complicité de l’État marocain.

Effet cocktail
Le gaz lacrymogène peut entraîner des blessures au yeux, à la peau, une détresse respiratoire. Le Taser a déjà tué. Et la combinaisons des deux accroît encore leur dangerosité. Un effet cocktail dont a été victime un jeune homme contrôlé au petit matin le 29 mai au Havre par deux policiers municipaux qui affirment avoir été frappés et ont fait usage simultanément d’une gazeuse et d’un pistolet électrique. Résultat, l’adolescent a pris feu, gravement brûlé au torse et au visage, il est depuis hospitalisé au CHU de Rouen.

Lorsque la justice légitime la violence
Juin 2020, Diatou M., enceinte de 7 mois, sans masque ni titre de transport est contrôlée par les agents de la sûreté ferroviaire en gare RER d’Aulnay-sous-Bois. Les agents assurent avoir ignoré sa grossesse et l’accusent d’outrage et rébellion pour justifier leur violence lorsqu’ils l’ont expulsée de la zone tarifaire via les tourniquets parce qu’elle n’empruntait pas la bonne sortie, puis dégagée de la gare et mise à terre par la force pour être interpellée. Deux ans après, le parquet de Bobigny a requis trois mois de prison avec sursis contre Diatou. Arié Alimi l’avocat de la jeune femme explique « La réalité de ce dossier, c’est la volonté d’humilier une jeune femme parce qu’elle n’a pas emprunté le chemin qu’ils ont voulu, de la soumettre. Il s’agit de discipliner le corps d’une femme enceinte, noire, qui n’a pas commis d’infraction pénale à part les contraventions de départ. Elle a été envoyée au tribunal pour éteindre sa parole et la clameur publique. » Verdict le 15 septembre.

Les quartiers et les ascenseurs : la plainte et le deuil !
Du quartier des Musiciens à Argenteuil comme à la cité de l’Europe à Aulnay-sous-Bois ou Paul-Eluard à Bobigny, c’est à chaque fois la même plainte, la même exaspération : des ascenseurs qui fonctionnent par intermittence ou sont à l’arrêt depuis plusieurs mois, des délais d’intervention trop longs et des réparations sans effet. Les bailleurs sociaux sont contraints d’organiser des services de portage pour les personnes âgées, handicapées. Mais il faut aussi compter des drames comme la mort d’Ismael, petit garçon de quatre ans fauché par la chute de la cabine en juin 2018, à Argenteuil. Ce n’est que début juin cette année que Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille a obtenu la mise en examen pour « homicide involontaire » de 5 ascensoristes, dont les sociétés Schindler, Otis, et TK Elevator France. L’instruction a considéré que les obligations de sécurité imposées par la loi et le règlement régissant le fonctionnement et l’entretien des ascenseurs avaient été violées. 350 personnes dont de très nombreux enfants, ont participé dimanche 26 juin à une grande marche blanche, en soutien au combat de la famille pour obtenir justice.

On n’oublie pas
Fin juin a eu lieu au tribunal de Paris le procès des trois flics qui ont causé la mort d’Amadou Koumé, 33 ans, interpellé dans un bar dans la nuit du 6 mars 2015. Après un classement sans suite , la famille avait porté plainte avec constitution de partie civile ce qui avait relancé l’enquête. Le visionnage des vidéos montrant les policiers en train de pratiquer deux clés d’étranglement sur Amadou puis de le maintenir face au sol en pressant sur sa cage thoracique, menotté et entravé aux pieds pendant plus de 6 minutes et les témoignages des proches qui ont expliqué qu’Amadou avait des problèmes psychologiques depuis un séjour en prison mais qu’il n’était jamais violent, ont contraint les juges à retenir contre les policiers la « négligence coupable ». Ils risquent un an de prison avec sursis. Délibéré le 20 septembre.
6 ans après la mort d’Adama Traoré le dossier judiciaire s’est enlisé : aucune mise en examen n’a été décidée alors qu’un expertise médicale commandée par les juges met en cause les gestes des 3 gendarmes qui l’ont interpellé. Le comité justice et vérité pour Adama et ses proches ont à nouveau défilé nombreux à Beaumont le 2 juillet et annoncent une reprise en force de la mobilisation en septembre.
En janvier 2021 Merter Keskin, 35 ans, est mort dans une cellule du comico de Sélestat (Bas-Rhin) où les flics l’avaient enfermé après l’avoir interpellé suite à un appel de son ex-compagne car il s’était rendu à son domicile alors qu’il n’en avait pas le droit. Pour les flics, son décès est du à une prise de cocaïne mais l’avocat de la famille a demandé une contre expertise au juge chargé de l’instruction car son corps présentait des traces de violences. Pour l’instant, l’affaire n’avance pas. Peut-être que les images de vidéo-surveillance de sa cellule de GAV, révélées à la presse en juin, qui montrent que les flics l’ont soumis à un plaquage ventral pendant plus de 3 minutes, vont-elles changer la donne ?



 

> A G I R

Donner une identité fictive
ou imaginaire en garde à vue devient de plus
en plus risqué voir RE204. Conseils à méditer https://paris-luttes.info/un-point-sur-les-identites-16052

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 08:54
 
 
 
Policier accusé de violences
par un ex-médiateur de Sevran :
un non-lieu a été requis par le parquet

INFO LE PARISIEN. Le parquet de Bobigny a requis un non-lieu dans l’instruction visant un policier pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique. La bagarre, filmée par un riverain en 2019, entre le fonctionnaire et Lamine Ba, alors médiateur de la ville, avait fait le tour du monde.

 
Par Denis Courtine 
Le 13 juillet 2022 à 14h59

Pas de « preuves suffisantes » établissant des « violences illégitimes » commises par le policier « sur la personne de Lamine Ba ». Selon nos informations, le parquet de Bobigny a requis un non-lieu dans l’instruction visant un gardien de la paix qui travaillait à l’époque en 2019 au commissariat d’Aulnay-sous-Bois. La décision de renvoyer ou pas le fonctionnaire devant le tribunal sera prise ultérieurement par la juge chargée de l’affaire. Après un premier classement sans suite du ministère public, l’ancien médiateur de Sevran (Seine-Saint-Denis), âgé aujourd’hui de 38 ans, avait déposé plainte avec constitution de partie civile, estimant avoir été victime de ce policier.

En septembre 2019, une vidéo se met à tourner en boucle sur les réseaux sociaux. Une bagarre spectaculaire oppose un policier à un solide gaillard, dans le quartier des Beaudottes à Sevran. Le fonctionnaire tente d’attraper les jambes de Lamine Ba. Le médiateur de la ville parvient à échapper à la prise et saisit son adversaire par le cou. Dans la foulée, le gardien de la paix assène des coups de poing. L’employé réplique et sonne le fonctionnaire qui se met en garde façon boxeur.

Après quelques brefs échanges, durant lesquels le médiateur semble plutôt en position défensive, la fin de la bagarre est sifflée par une collègue du policier qui tire au pistolet à impulsion électrique dans la fesse de Lamine Ba. Ce dernier est emmené au commissariat. Cinq jours d’ITT lui seront délivrés.

Des témoignages contradictoires

Toujours selon nos informations, un expert sollicité dans le cadre de l’instruction a estimé que les gestes du policier étaient permis. Ce qui, du reste, n’a pas été relevé par Lamine Ba. Le nœud de l’affaire, c’est l’origine et les conditions de l’intervention. Au départ, les équipages se rendent à proximité des lieux de la bagarre. Pour quel motif ? On ne sait pas. Un véhicule sérigraphié est garé en travers d’une voie de circulation, provoquant un bouchon. Une altercation verbale éclate entre un automobiliste et le policier présent sur place. Sur l’autre voie, le médiateur, qui travaille ce soir-là, passe en voiture et s’arrête pour, assure-t-il, apaiser la situation. Pourquoi cela dégénère-t-il ensuite entre le gardien de la paix et le médiateur ?

Plusieurs témoignages ont été versés au dossier. Et ils sont contradictoires. L’un évoque un « policier sans agressivité » qui fait « juste son travail ». Un autre trouve que le « policier avait envie de se battre » alors que Lamine Ba « cherchait l’apaisement ». Bref, le parquet tranche en estimant que si le gardien de la paix est « apparu agressif », il n’y avait pas d’éléments établissant que son intervention face au médiateur était illégitime. Une appréciation des faits qui fait bondir l’avocate de Lamine Ba, que nous avons contactée.

D’après l’avocate de Lamine Ba,

le policier n’a pas respecté

les règles de sécurité et de protection

Selon Diane de Condé, les violences du gardien de la paix sont bel et bien « disproportionnées et illégitimes ». « Si l’action technique est permise, elle doit intervenir lorsqu’il y a une infraction », ce qui n’est pas le cas, d’après elle. Le fonctionnaire n’aurait pas respecté les règles élémentaires de sécurité et de protection. « Il n’était même pas en contact visuel ou radio avec ses collègues, souligne Diane de Condé. Il n’avait pas à intervenir seul comme cela dans un contexte hostile, près d’un point de deal. Cela met à mal ses déclarations. » Ce mercredi matin, Frédéric Gabet, l’avocat du gardien de la paix, n’était pas en mesure de nous répondre.

Depuis cette affaire, le policier, un temps suspendu par sa hiérarchie, ce qui avait provoqué un rassemblement d’une centaine de ses collègues devant le commissariat d’Aulnay-sous-Bois, a réintégré un autre service. Quant à Lamine Ba, il a quitté sa fonction de médiateur à la mairie de Sevran. Il travaille toujours comme comédien dans des séries ou des grosses productions.

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 10:48
 
Surpopulation dans les prisons en IDF
  «900 places en plus d’ici à 2023»

Plus de 13 000 personnes sont actuellement détenues dans les 17 établissements pénitentiaires franciliens, avec un taux d’occupation proche des 130 %. Stéphane Scotto, directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris, nous détaille les travaux prévus pour améliorer la situation et les nouveaux établissements annoncés.

Par Denis Courtine 
Le 5 juillet 2022 à 06h02

Cela fait vingt-six ans qu’il gravit les échelons de l’administration pénitentiaire. Après avoir dirigé les prisons de Grasse (Alpes-Maritimes), Nancy (Meurthe-et-Moselle) et Fresnes (Val-de-Marne), de 2012 à 2016, Stéphane Scotto a pris en charge les régions de Toulouse (Haute-Garonne), Lyon (Rhône) et, depuis 2021, Paris. Il évoque les problèmes de surpopulation et les projets à venir pour tenter d’y remédier.

STÉPHANE SCOTTO. À l’heure où je vous parle, nous avons 13 070 personnes détenues réparties dans les 17 établissements pénitentiaires des huit départements d’Île-de-France. Nous ne sommes pas loin des 130 % de taux d’occupation. Pendant le confinement, avec la baisse de l’activité judiciaire et la facilitation des sorties pour dédensifier les établissements, on était à 10 000 détenus, soit environ 100 %. Maintenant, on est très nettement installés au-dessus des 13 000.

Comment en est-on arrivé là ?

L’administration pénitentiaire n’est pas prescriptrice des incarcérations. Elle est là pour mettre en œuvre les décisions de l’autorité judiciaire. Si on a moins d’activité, cela nous donne davantage de temps et de latitude pour prendre en charge les détenus. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne tend pas vers un haut niveau de qualité. Nous nous efforçons de développer les activités, veiller à la régulation carcérale, aux aménagements de peine et aux alternatives à l’incarcération. Pour la surpopulation, nous essayons déjà de favoriser l’usage de toutes les places de détention. L’Île-de-France bénéficie de 1 500 places en province où les conditions de détention sont plus favorables.

Dans un rapport, l’Observatoire international des prisons et Amnesty International dénoncent l’indignité des prisons avec notamment l’augmentation du nombre de matelas posés au sol…
 
On ne peut se satisfaire de demander à quelqu’un de dormir sur un matelas au sol. Aujourd’hui, nous en avons 111. Ce sont des indicateurs que nous suivons, il y a 111 matelas au sol au total. Leur suppression, c’est un objectif. Nous recherchons toutes les solutions pour une autre issue. Mais à Villepinte (Seine-Saint-Denis), par exemple, les personnes détenues préfèrent rester sur un matelas plutôt que d’être transférées en province et se retrouver loin de leurs proches.

 

Le centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy, dans les Yvelines, est mis à l’index notamment faute d’électricité, et celui de Fresnes, dans le Val-de-Marne, pour sa vétusté. Qu’y a-t-il de prévu ?

Nous réalisons actuellement pour 12 millions d’euros une mise aux normes électriques à Bois-d’Arcy. Il reste encore une année. Fresnes, c’est l’héritage du courant hygiéniste qui a redessiné les rues de la capitale, avec la volonté de faire entrer la lumière, de faire circuler l’air. À sa construction, en 1898, c’était le plus grand établissement au monde. Ce sera le prochain à bénéficier d’une rénovation.

Justement, quels sont les projets immobiliers ?

En 2023, on va mettre en service trois structures d’accompagnement à la sortie. Des petits quartiers de 180 places à Meaux (Seine-et-Marne), 180 à Osny (Val-d’Oise), 120 places à une dizaine de kilomètres de Villepinte. La même année, à Fleury-Mérogis (Essonne), nous reconditionnons un quartier fermé il y a cinq ou six ans pour ouvrir 400 places. Au total, 900 places en plus d’ici à 2023. En 2026, il y aura Villepinte 2 qui va doubler sa capacité d’accueil. Plus loin, en 2028, le garde des Sceaux a annoncé la construction d’établissements (suscitant à chaque fois l’hostilité des riverains et des élus locaux) à Magnanville (Yvelines), Bernes-sur-Oise (Val-d’Oise), Crisenoy (Seine-et-Marne) et Noiseau (Val-de-Marne).

Y a-t-il, comme le dénonce l’Observatoire, un problème d’accès aux soins dans les prisons ?

Il faut se défaire des représentations de gens qui ne connaissent pas la prison. Combien de temps met une personne en liberté pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste ? Je vous fais le pari que pour des personnes détenues, vous aurez des délais plus courts. Je m’honore de cette capacité d’accès aux soins.

Comment améliorer la situation ?

Depuis 2021, chaque détenu peut contester ses conditions de détention. En Île-de-France, plus de 70 personnes ont déjà saisi l’autorité judiciaire. Et finalement aucune décision constatant l’indignité des conditions de détention n’a débouché. Aujourd’hui, on a équipé toutes les cellules de téléphones avec des forfaits à hauteur de 30 euros par mois. Nous nous mobilisons aussi avec l’Éducation nationale pour qu’il n’y ait pas de rupture dans le parcours scolaire des détenus. Je rappelle enfin que, depuis le 1er mai, nous avons réformé les droits des personnes détenues avec des contrats d’emplois pénitentiaires, des droits pour la retraite, l’assurance chômage. Nous nous efforçons de rendre le temps de détention utile, de faire en sorte que le détenu puisse renouer avec sa famille ou indemniser les parties civiles.

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 10:26
 
 
 
 
 
Mort d’Amadou Koumé en 2015 : un an de prison avec sursis requis contre les trois policiers

Les trois fonctionnaires de police, jugés pour homicide involontaire, encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

L’accusation a requis ce lundi à Paris un an de prison avec sursis contre trois policiers jugés après la mort en 2015 d’Amadou Koumé lors de son interpellation dans un bar à Paris. DR
L’accusation a requis ce lundi à Paris un an de prison avec sursis contre trois policiers jugés après la mort en 2015 d’Amadou Koumé lors de son interpellation dans un bar à Paris. DR
 
 
Par Le Parisien avec AFP 
Le 4 juillet 2022 à 23h41
L’accusation a requis ce lundi à Paris un an de prison avec sursis contre trois policiers jugés après la mort en 2015 d’un homme de 33 ans, Amadou Koumé, lors de son interpellation dans un bar à Paris, estimant que ces derniers avaient commis une « négligence coupable ».
À l’issue de trois jours d’audience, la décision a été mise en délibéré au 20 septembre à 10 heures.
 

Dans la nuit du 5 au 6 mars 2015, Amadou Kouamé, père de famille en proie à des troubles psychiques, est décédé quelques minutes après son arrestation, dans le Xe arrondissement de la capitale. « Personne n’aurait souhaité se trouver devant ce tribunal aujourd’hui », a déclaré la procureure en débutant son réquisitoire en milieu d’après-midi.

« Pas la famille, dont il nous a été rappelé le chagrin, ni les policiers dont la vocation est de protéger le citoyen », a-t-elle indiqué, avant de parler d’une « tragédie » et d’une affaire « particulièrement difficile à juger ».

Une victime « imprévisible »
 

La procureure a également rappelé que les fonctionnaires, jugés pour homicide involontaire, encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Pour elle, l’usage de la force a été ce soir-là « nécessaire » et « proportionné » : Amadou Koumé n’est « pas violent », mais « imprévisible », soulignant qu’il avait « résisté ».

Néanmoins, elle a affirmé que « ce qui peut être reproché (aux trois policiers) est cette faute pénale unique : la négligence coupable, consistant à avoir laissé Amadou Koumé en décubitus ventral, menotté, sans qu’on s’enquière de son état et malgré la force mobilisée pour l’interpeller ». « Personne ne s’est préoccupé de (son) état de santé », alors que sa « détresse respiratoire » a duré « plusieurs minutes », a-t-elle insisté.

Deux clés d’étranglement ont participé à l’asphyxie

L’expertise médicale menée pendant l’instruction indique que « le traumatisme cervical et laryngé » provoqué par deux clés d’étranglement a « participé à la survenue » d’une asphyxie, également « favorisée » par la position au sol, sur le ventre, les mains menottées dans le dos, pendant plus de six minutes, soulignant que l’« intoxication à la cocaïne » relevée n’a pas joué dans le décès d’Amadou Koumé.

La procureure a requis la même peine, sans interdiction d’exercer, contre Anthony B., qui a fait les clés d’étranglement, Sébastien P., alors brigadier, qui a appuyé un genou sur les lombaires puis sur le bras d’Amadou Koumé, et contre Didier M., à l’époque major, « au contact » du trentenaire « du début à la fin ». Après un classement sans suite, les proches avaient porté plainte avec constitution de partie civile, relançant les investigations.

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 10:54
 
 
 
 
Amendes abusives:
pendant le confinement,
«un acharnement»
dans les quartiers populaires
Déplacement sans attestation, violation du couvre-feu, non-port du masque… Après avoir reçu des salves d’«amendes Covid» entre 2020 et 2021, des jeunes issus de quartiers populaires affichent des milliers d’euros de dettes. Une situation intenable.
 
par Minh Dréan
publié le 1er juillet 2022 à 18h22
 
 

«Ils ne prenaient même plus la peine de nous contrôler»

«[Les policiers] connaissent nos noms, donc ils ne prenaient même plus la peine de nous contrôler», rapporte Rafik, qui dénonce des amendes «à la volée». Alors que les mesures sanitaires étaient en vigueur, «ils me disaient, sans me contrôler, toi, ce soir, tu auras une amende», déplore Alhousseyni, 20 ans, habitant du XIIe arrondissement de Paris. Une grande partie des jeunes concernés ont reçu leurs amendes en «tirs groupés», explique l’avocate : lors d’un seul contrôle, ils ont été verbalisés pour deux, trois ou quatre infractions aux règles sanitaires. C’est le cas d’un jeune qui a été verbalisé à quatre reprises le 31 novembre 2020, lors du deuxième confinement, dans le XVIIe arrondissement : premières salves d’amendes à 14 heures pour non-port du masque et déplacement sans justificatif. Rebelote à 20h58, deux nouvelles amendes, pour les mêmes raisons. Si nombre de citoyens n’ont pas respecté les mesures sanitaires durant cette période, tous n’ont pas été contrôlés et parmi ceux qui l’ont été, tous n’ont pas été verbalisés.

«Des jeunes hommes noirs ou d’origine maghrébine»

«On pousse les jeunes vers l’économie parallèle»

 

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 19:29
Justice pour Adama.
Contre les violences policières
et le racisme d’État,
tous à Beaumont le 2 juillet !

Ce samedi 2 juillet aura lieu la marche en la mémoire d’Adama Traoré. Soyons nombreux aux côtés du Comité Adama pour exiger vérité et justice pour toutes les victimes de violences policières et poursuivre la lutte contre le racisme d’État.

Gabriel Ichen vendredi 1er juillet

https://www.revolutionpermanente.fr/Justice-pour-Adama-Contre-les-violences-policieres-et-le-racisme-d-Etat-tous-a-Beaumont-le-2

Cela fait maintenant 6 ans qu’Adama Traoré est mort après avoir subi un plaquage ventral suite à son interpellation par les gendarmes. Depuis, sa sœur Assa Traoré et sa famille, ainsi que des militants contre les violences policières n’ont cessé de se battre pour imposer que la vérité et la justice soient faites sur sa mort. Leur lutte est devenue un symbole à échelle internationale du combat contre les violences policières et contre le racisme d’État. Le comité Adama a ainsi été à la tête de mobilisations antiracistes historiques en juin 2020 dans le sillage de la mort de George Floyd aux Etats-Unis.

Cette année, la marche se déroule dans un contexte à échelle internationale où les classes populaires font les frais de l’inflation et des bas salaires, et les habitants des quartiers populaires qui font déjà face à la précarité quotidienne et au quadrillage policier, de la France aux Etats-Unis, seront en première ligne. Dans ce contexte, les réactionnaires déploient leur agenda pour continuer de s’attaquer aux personnes racisées mais aussi aux droits des femmes. Aux Etats-Unis, le droit à l’avortement pourra être interdit, mettant en péril le droit de disposer de leur corps pour des millions de femmes, et notamment les femmes des quartiers populaires dont l’accès aux soins est déjà réduit.

C’est pourquoi cette année, des collectifs féministes à l’initiative d’un rassemblement de solidarité aux femmes des Etats-Unis qui s’est tenu à Paris le dimanche 26 juin, appellent à rejoindre la marche du comité Adama à Beaumont-sur-Oise, ce samedi 2 juillet. Pour lier la lutte féministe à la lutte antiraciste, le collectif féministe révolutionnaire Du Pain et Des Roses, lié à Révolution Permanente, appelle à se rendre à la marche pour Adama et à y constituer un pôle féministe antiraciste et anti-impérialiste aux côtés du collectif féministe Alerta Feminista et du collectif et média transféministe XY Média.

Le mouvement ouvrier doit également prendre sa part au combat contre le racisme et les violences policières qui s’abattent sur une partie importante de la classe ouvrière et de la jeunesse. Car il sera essentiel pour faire face aux futurs attaques et à la répression qui toucheront l’ensemble des exploités et des opprimés que des alliances continuent de se tisser entre le mouvement féministe, la jeunesse, les quartiers populaires et le mouvement ouvrier.

Soyons donc nombreuses et nombreux, ce samedi 2 juillet à 14h à Beaumont aux côtés du Comité Adama pour se mobiliser contre les violences policières et le racisme d’État !

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 19:25

 

 

Colloque Montpellier, le 2 juillet 2022

Le colloque « Armes policières mutilantes. Analyses et combats » a été co-organisé par un large panel d’organisations et d’intervenant.e.s, spécialistes de cette question. Mutilé.e.s, avocat.e.s, militant.e.s, universitaires, médecins sont invité.e.s à partager leurs témoignages, leurs analyses et leurs façons d’envisager la lutte.

Il vise à sensibiliser aux violences policières, à l’usage problématique des armes mutilantes et à ses conséquences, à présenter des exemples de combats individuels et collectifs, à apprendre les un.e.s des autres et à envisager les possibilités d’entraides et de combats à mener ensemble.

Intervenant.e.s

Arié ALIMI, avocat, membre de la LDH.

Chloé CHALOT, membre du Syndicat des avocats de France, avocate au barreau de Rouen. 

Pierre DOUILLARD-LEFEVRE
« Je suis Pierre Douillard-Lefevre, mutilé par un LBD en 2007, quand j’avais 16 ans, alors que l’usage de cette arme était expérimental. Depuis, je mène un travail d’enquête et d’expertise sur les armes de la police ainsi qu’un combat contre l’impunité policière. Je fais partie de l’Assemblée des Blessés par la police, qui fédère plusieurs collectifs et individus concernés par les violences d’Etat. Je suis l’auteur de deux ouvrages sur le sujet : L’arme à l’œil paru en 2016 et Nous sommes en guerre paru en 2021. »

Issam EL KHALFAOUI, père de Souheil, tué par la police lors d’un contrôle routier en août 2021 à Marseille.
https://www.facebook.com/V%C3%A9rit%C3%A9-pour-Souheil-100562939112899/

IanB, membre de Désarmons-les !
https://desarmons.net

Et du Groupe d’Enquête Indépendant GENI
https://www.geni.ngo

Mélanie, membre du collectif les Mutilés pour l’exemple.
Les Mutilés pour l’exemple – Association de blessés lors du mouvement des Gilets Jaunes (lesmutilespourlexemple.fr)

RED, street médic et réalisatrice du court sur les troubles post-traumatiques Blessures Invisibles.

Paul ROCHER, économiste, politologue, auteur de Gazer, mutiler, soumettre, La Fabrique, 2020.
https://lafabrique.fr/gazer-mutiler-soumettre/

Séraphine, Laurent THÉRON, Christian TIDJANI, membres de l’Assemblée des blessé.e.s.
https://fr-fr.facebook.com/assembleedesblesses/

Laurent THINES, neurochirurgien 

Thierry TINTONI-MERKEL, Union syndicale Solidaires

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26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 18:33
 
Carcassonne: un homme blessé
par balles après un refus d’obtempérer,
l’IGPN et le parquent ouvrent une enquête
Une enquête judiciaire et une administrative ont été ouverte après qu’un policier a tiré à cinq reprises, atteignant deux fois sa cible, sur un homme après un refus d’obtempérer. La famille a de son côté porté plainte afin de connaître les circonstances des faits.
par Ludovic Séré
publié le 26 juin 2022 à 16h13
 

Une vidéo qui crée le doute

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 13:28
 
Affaire du Pont-Neuf :
le policier a tué en tirant dans le dos

Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.  

https://www.mediapart.fr/biographie/pascale-pascariello
 

Pascale Pascariello et Camille Polloni 14 juin 2022 à 12h00

 

Dimanche 24 avril, juste avant minuit, une Polo criblée de balles vient s’encastrer contre un trottoir du Pont-Neuf. Touché à la tête, le conducteur ne bouge plus. Le passager avant, son frère, sort de la voiture couvert de sang et marche quelques mètres en hurlant : « Vous l’avez tué, vous l’avez tué ! » Puis il tombe face contre terre, mort lui aussi. Le passager arrière, blessé au bras, parvient à se traîner jusqu’à un muret pour s’y appuyer.  

À peine quatre heures après la réélection d’Emmanuel Macron, un contrôle réalisé par cinq policiers vient de connaître une issue dramatique en plein cœur de Paris : deux morts, âgés de 25 et 31 ans, et un blessé grave. Le gardien de la paix Quentin L., 24 ans, a tiré dix fois sur la voiture avec son fusil d’assaut. 

Dans les jours qui suivent, le policier est mis en examen pour « homicide volontaire » (sur le conducteur), « violences volontaires ayant entraîné la mort » (du passager avant) et « violences volontaires » (sur le passager arrière). Présumé innocent, il invoque la légitime défense face à une voiture qui lui fonçait dessus. À l’appel du syndicat Alliance, une partie de ses collègues manifeste pour protester contre le sort réservé à ce fonctionnaire qui n’aurait fait « que son travail ».

D’après les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, plusieurs raisons expliquent pourtant pourquoi la légitime défense du policier - supposant une riposte « nécessaire », « immédiate » et « proportionnée » à l’attaque – a été écartée à ce stade.

(...)
 
 
Sevran : la légitime défense
du policier mise à mal

Le 26 mars, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un policier a tué le conducteur d’une camionnette, Jean-Paul Benjamin, 33 ans et habitant de Sevran. Les éléments de l’enquête que Mediapart a pu consulter contredisent la thèse de la légitime défense de cet agent qui a fait feu alors que ni sa vie ni aucune autre n’étaient en danger au moment du tir.

Pascale Pascariello 7 juin 2022 à 20h14

Après Jean-Paul Benjamin (33 ans), tué le 26 mars à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), après Boubacar (31 ans) et son frère Fadjigui (25 ans), tués à Paris le 24 avril, une jeune femme, âgée de 21 ans, est décédée, le 6 juin, à la suite d’un contrôle de police. C’est la quatrième victime en moins de trois mois. Chaque fois, la police se réfugie derrière la mise en danger des fonctionnaires ou celle de passants.

Il semblerait que les choses ne soient pas toujours aussi simples, comme Mediapart a pu le constater en accédant aux premiers éléments de l’enquête sur le décès de Jean-Paul Benjamin, habitant de Sevran, qui ont conduit à la mise en examen du policier de la Brigade anti-criminalité (BAC), Emmanuel N., pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme ».

(...)

Mais là encore, la vie de son collègue n’est pas menacée puisque, ainsi qu’il le précise, Emmanuel N. « se trouve alors sur la gauche » du camion, « au niveau de la portière du conducteur », ainsi que le confirme les analyses balistiques. Comme nous l’avions révélé, le policier tire sur Jean-Paul Benjamin alors qu’il ne lui fait pas face mais se trouve sur sa droite. Ainsi que le signale le rapport de balistique, la balle traverse « la cloison séparant l’habitacle de la partie fourgon, puis le dossier du siège conducteur, d’arrière en avant ».

Les retranscriptions par les enquêteurs des images des caméras de vidéosurveillance viennent confirmer que le policier de la BAC intervient seul, en courant et « pas de brassard visible ». À hauteur du conducteur, le policier a alors une partie de ses membres supérieurs dans l’habitacle et aurait pour cela brisé la vitre du conducteur. Puis, alors que le policier fait un mouvement de recul, le camion démarre en sens opposé. Alors qu’il est à une distance de 2 à 2,5 mètres, « arme au poing » et « bras tendus », le policier tire.

Au moment du tir, à 12 h 23, « aucun danger apparent n’est visible sur la vidéo à ce moment précis », notent les enquêteurs.

(...)
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