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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 08:54
 
 
 
Policier accusé de violences
par un ex-médiateur de Sevran :
un non-lieu a été requis par le parquet

INFO LE PARISIEN. Le parquet de Bobigny a requis un non-lieu dans l’instruction visant un policier pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique. La bagarre, filmée par un riverain en 2019, entre le fonctionnaire et Lamine Ba, alors médiateur de la ville, avait fait le tour du monde.

 
Par Denis Courtine 
Le 13 juillet 2022 à 14h59

Pas de « preuves suffisantes » établissant des « violences illégitimes » commises par le policier « sur la personne de Lamine Ba ». Selon nos informations, le parquet de Bobigny a requis un non-lieu dans l’instruction visant un gardien de la paix qui travaillait à l’époque en 2019 au commissariat d’Aulnay-sous-Bois. La décision de renvoyer ou pas le fonctionnaire devant le tribunal sera prise ultérieurement par la juge chargée de l’affaire. Après un premier classement sans suite du ministère public, l’ancien médiateur de Sevran (Seine-Saint-Denis), âgé aujourd’hui de 38 ans, avait déposé plainte avec constitution de partie civile, estimant avoir été victime de ce policier.

En septembre 2019, une vidéo se met à tourner en boucle sur les réseaux sociaux. Une bagarre spectaculaire oppose un policier à un solide gaillard, dans le quartier des Beaudottes à Sevran. Le fonctionnaire tente d’attraper les jambes de Lamine Ba. Le médiateur de la ville parvient à échapper à la prise et saisit son adversaire par le cou. Dans la foulée, le gardien de la paix assène des coups de poing. L’employé réplique et sonne le fonctionnaire qui se met en garde façon boxeur.

Après quelques brefs échanges, durant lesquels le médiateur semble plutôt en position défensive, la fin de la bagarre est sifflée par une collègue du policier qui tire au pistolet à impulsion électrique dans la fesse de Lamine Ba. Ce dernier est emmené au commissariat. Cinq jours d’ITT lui seront délivrés.

Des témoignages contradictoires

Toujours selon nos informations, un expert sollicité dans le cadre de l’instruction a estimé que les gestes du policier étaient permis. Ce qui, du reste, n’a pas été relevé par Lamine Ba. Le nœud de l’affaire, c’est l’origine et les conditions de l’intervention. Au départ, les équipages se rendent à proximité des lieux de la bagarre. Pour quel motif ? On ne sait pas. Un véhicule sérigraphié est garé en travers d’une voie de circulation, provoquant un bouchon. Une altercation verbale éclate entre un automobiliste et le policier présent sur place. Sur l’autre voie, le médiateur, qui travaille ce soir-là, passe en voiture et s’arrête pour, assure-t-il, apaiser la situation. Pourquoi cela dégénère-t-il ensuite entre le gardien de la paix et le médiateur ?

Plusieurs témoignages ont été versés au dossier. Et ils sont contradictoires. L’un évoque un « policier sans agressivité » qui fait « juste son travail ». Un autre trouve que le « policier avait envie de se battre » alors que Lamine Ba « cherchait l’apaisement ». Bref, le parquet tranche en estimant que si le gardien de la paix est « apparu agressif », il n’y avait pas d’éléments établissant que son intervention face au médiateur était illégitime. Une appréciation des faits qui fait bondir l’avocate de Lamine Ba, que nous avons contactée.

D’après l’avocate de Lamine Ba,

le policier n’a pas respecté

les règles de sécurité et de protection

Selon Diane de Condé, les violences du gardien de la paix sont bel et bien « disproportionnées et illégitimes ». « Si l’action technique est permise, elle doit intervenir lorsqu’il y a une infraction », ce qui n’est pas le cas, d’après elle. Le fonctionnaire n’aurait pas respecté les règles élémentaires de sécurité et de protection. « Il n’était même pas en contact visuel ou radio avec ses collègues, souligne Diane de Condé. Il n’avait pas à intervenir seul comme cela dans un contexte hostile, près d’un point de deal. Cela met à mal ses déclarations. » Ce mercredi matin, Frédéric Gabet, l’avocat du gardien de la paix, n’était pas en mesure de nous répondre.

Depuis cette affaire, le policier, un temps suspendu par sa hiérarchie, ce qui avait provoqué un rassemblement d’une centaine de ses collègues devant le commissariat d’Aulnay-sous-Bois, a réintégré un autre service. Quant à Lamine Ba, il a quitté sa fonction de médiateur à la mairie de Sevran. Il travaille toujours comme comédien dans des séries ou des grosses productions.

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  • : Halte aux violences policières excessives et disproportionnées! Les droits humains ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la sécurité.
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