Un jeune homme de 19 ans témoigne avoir été victime de violences policières en janvier dernier, une information de nos confrères de franceinfo. Il aurait reçu plusieurs coups et de nombreuses décharges de Taser. Trois policiers d'Argenteuil ont depuis été mis en examen, et l'un d'entre eux suspendu.
Le Taser de l'un des policiers a été utilisé près de trente fois en dix minutes pendant ce contrôle © Radio France - Antonin SabotOn y voit le fonctionnaire de police habillé en short en cuir, bas résille, et maquillé. À partir de ce moment là, Jonathan va vivre un cauchemar pendant de longues minutes. "J'ai déjà pris des claques par des policiers", témoigne-t-il . "J'ai vu de la colère et de la haine dans les yeux des policiers"
"Là, c'était autre chose. C'était des coups de Taser, des coups de poing pendant 40 minutes. J'ai vraiment cru que j'allais mourir cette fois-ci. Je leur ai dit d'arrêter, je tremblais et je tombais. Ils ont insulté ma mère de chienne, ils ont dit qu'ils voulaient attraper ma copine et la violer. Ils m'ont dit qu'en arrivant au commissariat, je pouvais me faire violer."
Le Taser mis en marche près de 30 fois en dix minutes
Jonathan finit par repartir en boîtant, porté par deux de ses amis. Il prévient alors sa mère, qui l'amène au commissariat pour déposer plainte contre ces policiers. Une enquête est ouverte, mais les fonctionnaires nient en bloc. Toutefois, deux éléments vont mettre à mal le témoignage des forces de l'ordre. D'abord, selon l'expertise que franceinfo a pu consulter, le Taser utilisé par l'un des policiers a été mis en marche près de trente fois en moins de dix minutes au moment du contrôle. Et puis l'un des policiers de la brigade a craqué : devant les enquêteurs, il a confirmé les violences commises par ses collègues. "Je ne suis pas responsable des actes de mes collègues", peut-on lire dans sa déposition, "même si je me suis déjà rendu compte que dans notre groupe parfois, les contrôles n'étaient pas faits comme ils devraient l'être. L'un de nous aurait du dire stop, notamment sur ce contrôle. J'aurais du intervenir mais vous devez comprendre, c'est compliqué de dire stop pour la suite de ma carrière, et surtout pour mes relations avec mes collègues de brigade."
Les collègues de ce policier affirment quant à eux que Jonathan était véhément lors du contrôle. Ils nient aussi tout usage disproportionné de la violence. Jonathan, lui, est encore traumatisé par cette scène six mois après. Il a encore aujourd'hui du mal à dormir, manger et même à sortir de chez lui.