Ils avaient pourtant été condamnés en première instance pour des faits survenus en 2014 et 2015, dans le XIIe arrondissement.
Un revirement. Trois policiers, condamnés en première instance pour des violences sur deux adolescents à Paris en 2014 et 2015, ont été relaxés en appel, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Les trois hommes, membres de la Brigade de soutien des quartiers du XIIe arrondissement, avaient écopé de cinq mois de prison avec sursis en avril 2018 pour des violences commises sur un garçon et une fille.
Aujourd'hui âgés de 37, 41 et 43 ans, ils ont été relaxés vendredi par la cour d'appel de Paris, dont les motivations n'étaient pas connues lundi.
« On est vraiment très surpris » de cette décision, a réagi Me Slim Ben Achour, avocat des parties civiles, citant les « réquisitions dures » de l'accusation au procès. « C'est aussi l'expression de la difficulté de faire condamner des policiers sur les violences policières. Mais le combat continue », a-t-il ajouté.
« L'institution judiciaire n'aime pas être instrumentalisée »
La défense a estimé que « dans cette affaire, la justice est enfin rendue pour ces policiers accusés à tort ». « L'institution judiciaire n'aime pas être instrumentalisée à des fins politiques », a déclaré à l'AFP Me Jérôme Andréi.
Le jeune plaignant, Yassine, accusait un des policiers de lui avoir donné une gifle après l'avoir amené « sans raison » au commissariat et un autre de lui avoir donné un coup au visage, six mois plus tard.
Julie, âgée de 14 ans au moment des faits en juillet 2015, a raconté avoir été aspergée de gaz lacrymogène et frappée à la cuisse avec une matraque. Les policiers étaient intervenus parce que des jeunes écoutaient de la musique à un volume élevé sur la voie publique.
Un dossier bien plus large que cette seule affaire
En première instance, le tribunal avait jugé que « l'usage de la force était illégitime », soulignant que les policiers, qui exerçaient « dans un quartier dit sensible », « devaient avoir un comportement irréprochable ».
Le dossier avait pour origine une plainte collective du 17 décembre 2015, visant onze fonctionnaires de police et dans laquelle 18 mineurs et jeunes adultes dénonçaient un ensemble de 44 faits.