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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 12:13
 
En moins de sept mois, dix personnes, âgées de 20 à 35 ans, sont mortes, tuées par des balles de policiers, après avoir refusé d’obtempérer. Suscitant ces jours-ci l’inquiétude de plusieurs policiers, de grades et de services différents, ainsi que l’a recueilli Pascale Pascariello dans Mediapart.

Mardi dernier, le petit frère de Zied B. tué le 7 septembre 2022 d’un tir mortel de la part d’un fonctionnaire de police de Nice rendait publique une lettre dans le Club de Mediapart pour rétablir quelques vérités et pour que justice soit faite.

En rencontrant des frères de victimes de ces tirs de ces dix dernières années, le réalisateur Ugo Simon s’est attaché à trois morts : celle de Wissam El-Yamni, mort à 30 ans, après avoir passé neuf jours dans le coma, suite à son arrestation violente, dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand. Celle de Gaye Camara, tué à 26 ans au volant de sa voiture, le 16 janvier 2018, au cours d’une opération de police à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Et celle d’Ibrahima Bah, le 6 octobre 2019, à l’âge de 22 ans, survenue à la suite d’une chute de moto à Villiers-Le-Bel en marge d’un contrôle de police.

Trois morts et des plaies jamais refermées pour les familles malgré les manifestations, les comités de soutien et les actions en justice pour comprendre ce qui s’est passé et établir la vérité. 

La richesse des quarante-six minutes de ce documentaire tient essentiellement à deux choses : Farid El-Yamni, Mahamadou Camara et Diané Bah ont en commun d’être des personnes racisées qui depuis la mort de leurs frères militent sans relâche pour obtenir justice. En recueillant leur parole, digne, calme, humble aussi, en laissant le temps aux entretiens, Ugo Simon fait entendre la douleur immense vécue par ces familles et la violence des réponses judiciaires, entre lenteurs procédurales et enquêtes bâclées. À la forme ensuite : les entretiens avec les frères sont intercalés d’images prises au téléphone lors de manifestations où s’expriment la colère et la rage ou de longs panoramiques sur les lieux où ces violences policières se sont déroulées. Il manque les images des faits. 

Pourtant, « les meurtres de chacun de leurs frères se sont passés devant ou à côté d’une caméra de vidéosurveillance, précisait Ugo Simon dans un entretien réalisé par Nicole Brenez dans le Club de Mediapart. Il y a donc d’un côté, dans chacun de leurs combats, cette absence d’images qui auraient pu servir de preuves et donc donner justice. Et de l’autre côté, il y a une prolifération d'’images militantes, prises avec des smartphones dans des manifestations pour partager la parole des comités ». Face à cette absence d’images qui pourraient révéler les faits, reste la vérité des mots de ces frères.

 
 
 

Ce film, déjà proposé du 13 au 19 juin 2022 dans le Club de Mediapart, sera visible pendant un mois sur Mediapart.

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  • : Halte aux violences policières excessives et disproportionnées! Les droits humains ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la sécurité.
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