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19 septembre 2019 4 19 /09 /septembre /2019 20:41

https://larotative.info/le-parquet-de-tours-classe-sans-3415.html?fbclid=IwAR376KDmUYQGTrlyIaIzJpx0ETtbKWzydUJDbmXwTx3ztEwOi2vLxPBNtGc

Le parquet de Tours classe sans suite la plainte du
Gilet jaune qui a eu la main arrachée par une grenade

Pendant le rassemblement des Gilets jaunes du 1er décembre 2018, un manifestant avait eu la main arrachée par une grenade de la police. Il avait porté plainte contre X. En s’appuyant sur l’enquête menée par l’IGPN, le parquet de Tours a décidé de classer sans suite. Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme d’Indre-et-Loire.

GLI F4. C’est le nom de la grenade lacrymogène qui a arraché la main d’Ayhan le 1er décembre 2018 lors de la manifestation des gilets jaunes à Tours. Une grenade lacrymogène « instantanée », mais qui ressemble à s’y méprendre à la grenade lacrymogène classique, dont la dangerosité est inférieure. Comme cela est écrit dans le rapport conjoint de l’IGPN et de l’IGGN de novembre 2014, « lancée à main ou tirée au LGGM COUGAR, la GLI F4 combine un effet lacrymogène et explosif » et est « susceptible de mutiler ou de blesser mortellement un individu ».

Pour justifier son emploi, l’État prétend qu’elle « est l’ultime recours pour se dégager d’un groupe agressif ». La vidéo publiée par le journal Libération montre toutefois que la grenade qui a grièvement blessé Ayhan a été lancée au milieu d’une foule calme.

« Les faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête » écrit le procureur de la république dans sa décision de classement sans suite de la plainte d’Ayhan suite au rapport de l’IGPN. Rappelons que la démarche de l’IGPN, uniquement menée en interne au sein de la police, n’a rien d’une enquête, qui suppose toujours le respect du principe du contradictoire. Avec à tout le moins les auditions de la victime et des témoins, suivies de confrontations et d’une reconstitution des faits en cas de divergence sur leur déroulement. En l’espèce, s’impose également l’audition de la préfète du département qui avait la charge de garantir le droit de manifester et la sécurité de la population.

La section tourangelle de la Ligue des Droits de l’Homme est indignée par la décision de classement sans suite du parquet de Tours qui fait fi de l’article préliminaire du code pénal selon lequel « l’autorité judiciaire veille à l’information et à la garantie des droits des victimes au cours de toute procédure pénale ». Elle assure Ayhan de sa profonde sympathie et lui apportera un soutien vigilant dans son combat.

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https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/joue-les-tours/main-arrachee-lors-d-une-manifestation-a-tours-ayhan-p-contre-attaque

 

Main arrachée lors d'une manifestation à Tours :
Ayhan P. contre-attaque

Publié le | Mis à jour le

Le 1er décembre, il perdait sa main lors d’une manifestation de Gilets jaunes après avoir ramassé une grenade à Tours. Il envisage une nouvelle procédure.

 

 

La frustration de deux lignes noircies sur un courrier daté du 23 juillet : « Les faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées (*) . » En trois mots : classement sans suite. Une blessure de plus, selon les termes d’Ayhan P. 
Le 1er décembre, lors d’une manifestation de Gilets jaunes à Tours, sa main avait été mutilée après avoir ramassé une grenade Gli-F4 tirée par les forces de l’ordre. Depuis, le père de trois enfants tente de faire entendre sa voix.
“ Ma vie a été bouleversée. Je ne peux pas abandonner ” Neuf mois ont passé. Une prothèse définitive a remplacé sa main droite amputée. « Je me sens beaucoup mieux avec que sans, mais tout n’est pas simple », explique-t-il pudiquement.
Cette plainte contre X déposée pour blessures involontaires évacuée, l’ouvrier de 52 ans poursuit son combat judiciaire. En se constituant partie civile en vue d’une nouvelle instruction.
« Ma vie a été bouleversée, je ne peux pas abandonner », s’excuse-t-il presque. « Parce qu’au-delà de la réparation du préjudice subi, il veut obtenir des réponses et comprendre pourquoi ça lui est arrivé », précise Me Abed Bendjador fils, son avocat.
Le moyen de pointer les responsabilités. « Des instructions ont été données aux forces de l’ordre » poussant à « des moyens mis en œuvre disproportionnés », redit le conseil.
« Ce jour-là, je venais seulement manifester, sans violence. Je me situais à distance du cordon de sécurité, à 86 pas des premiers policiers, se souvient Ayhan P. Des explosifs ont été lancés en cloche dans notre direction, un peu au hasard : c’est ça qui me scandalise. »
Assisté au quotidien, partagé entre les soins et les démarches administratives, le Jocondien réapprend à vivre. « Je travaille pour retrouver les gestes les plus courants possibles, je ne peux pas tout faire mais la prothèse m’aide… », dépeint Ayhan.
La sérénité apparente et les yeux rieurs ne disent rien de la colère intérieure. « Une indignation » prégnante face à laquelle il attend « de la considération » de la part de la justice. Un long cheminement en perspective.
D’ici là, le technicien nourrit l’espoir de retrouver au plus vite l’usine pharmaceutique dans laquelle il est salarié. Quelques jours après l’accident, des collègues s’étaient mobilisés pour recueillir près de 11.000  €. Une somme qui lui a permis notamment de financer un véhicule adapté.
(*) A l’issue de l’enquête menée par l’IGPN (la police des polices).

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