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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 07:47

https://www.mediapart.fr/journal/france/020719/zineb-redouane-les-crs-l-origine-des-tirs-ne-se-souviennent-de-rien?page_article=1

Zineb Redouane: les CRS à l’origine
des tirs ne se souviennent de rien
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Les cinq policiers CRS armés de lance-grenades, à l’origine des 200 tirs de grenades lacrymogènes sur la Canebière le 1er décembre, ainsi que leur officier, ont affirmé à la police des polices ne pas se souvenir de celui qui a blessé Zineb Redouane. Ils ne reconnaissent pas non plus le tireur sur les images de vidéosurveillance. Trois des agents n’excluent cependant pas qu’il puisse s’agir d’eux.

Ils étaient cinq CRS armés de lance-grenades de type Cougar le samedi 1er décembre sur la Canebière, postés aux alentours du magasin C&A d’où est parti le tir de grenade lacrymogène MP7 qui a défiguré Zineb Redouane de l’autre côté de la rue. Et ce, au moment où cette femme algérienne de 80 ans, décédée le lendemain d’un arrêt cardiaque au bloc opératoire, fermait la fenêtre de son appartement au 4e étage.

Un groupe de cinq policiers donc, et à leurs côtés le procureur adjoint de la République de Marseille André Ribes, comme l’ont révélé deux des policiers dans leurs auditions. Mais, entendus par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 4 décembre, aucun de ces CRS n'a reconnu être l’auteur des tirs. Et, de même que leur officier, ils se disent incapables de l'identifier sur les images de vidéosurveillance de la ville. Trois d'entre eux n'excluent cependant pas de pouvoir être ce tireur.

Partis de leur base à Saint-Étienne (Loire) dès potron-minet, les 70 policiers de la CRS 50 sont d’abord envoyés sur une opération de « lutte contre l’immigration clandestine » à Nice, avant de rejoindre Marseille en fin de matinée. À partir de 13 heures, ils ont pour mission de protéger l’hôtel de ville de Jean-Claude Gaudin (LR) entouré de barrières, ainsi que la préfecture de région, alors qu’une marche contre le logement indigne et l’acte III des gilets jaunes menacent de faire jonction en centre-ville. C'est la troisième marche, depuis les huit morts causées par l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne et la colère gronde.

(...)

C’est également au cours de ces auditions que, cherchant peut-être à se défausser, deux des CRS révèlent la présence du numéro deux du parquet de Marseille, André Ribes, à leurs côtés. « Je précise qu’il y avait à mes côtés, un procureur adjoint de la République de Marseille, qui a constaté la violence ce soir-là », lâche ainsi en fin d’audition l’officier de la CRS 50. Plus précis encore, un gardien de la paix, déjà cité, dit, lui, ne pas avoir vu le tir sur Zineb Redouane car il était « concentré […] à protéger nos sections et un procureur du TGI de Marseille qui était à nos côtés ».

Ce qui n’a pas empêché André Ribes de se voir confier le 3 décembre le début de l’enquête préliminaire. C’est ainsi à lui que les enquêteurs de la sûreté départementale font état de leurs constations au domicile de Zineb Redouane ; c'est aussi lui qui saisit l’IGPN, avant qu’une information judiciaire ne soit confiée le 4 décembre à une juge d’instruction. Une décision rapide mais au champ initialement très restreint : « en recherche des causes de la mort ». (...)

Il a fallu attendre le retour fin avril de la commission rogatoire de l’IGPN où cette présence figurait noir sur blanc dans deux des auditions des CRS pour que Xavier Tarabeux en avise le 15 mai Robert Gelli, le procureur général de la cour d’appel d’Aix-en- Provence, ce qui a conduit au dépaysement de l’affaire. « Le procureur adjoint a osé diriger l’enquête préliminaire alors qu’il était présent durant les faits, s’indigne Me Yassine Bouzrou, avocat de Milfet Redouane, la fille de Zineb. Pire, il est resté silencieux quant à sa présence, en omettant de prévenir le magistrat instructeur. C’est scandaleux. »

Rapport d’autopsie algérien

Le Média a par ailleurs publié le 1er juillet un rapport d’autopsie réalisé en Algérie. Cette autopsie a été effectuée le 25 décembre 2018 lors du rapatriement du corps de Zineb Redouane à la demande du procureur du tribunal de Dar El Beïda, proche de l’aéroport à l'est d'Alger. (...)

Me Brice Grazzini, avocat du fils de Zineb Sami Redouane, indique vouloir rester lui aussi prudent, car il ne sait pas de quels documents les experts algériens disposaient pour arriver à ces conclusions. « Mais sauf élément de rupture de causalité (prise en charge médicale défectueuse ou défectuosité d’une machine médicale), le traumatisme subi au visage par l’explosion de la bombe lacrymogène est bien la cause du décès, estime-t-il. Si les policiers n’avaient pas tiré sur ou vers Zineb Redouane, celle-ci ne serait pas décédée… Par conséquent, peu importe les conditions de sa prise en charge médicale ultérieure et son état de santé antérieur, la responsabilité du tireur ou des tireurs pourra être recherchée. »

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VOIR AUSSI :

https://www.facebook.com/LeMediaOfficiel/videos/nouveaux-%C3%A9l%C3%A9ments-troublants-sur-la-mort-de-zineb-redouane/948824395470322/

https://www.revue-ballast.fr/castaner-ma-mere-est-morte-a-cause-de-vos-armes/

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