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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 20:05

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/220319/les-lyceens-du-lycee-arago-objets-dun-fichage-s-surete-de-letat

Les lycéens du Lycée Arago, objets d'un
fichage «S - Sûreté de l'Etat»
Un collectif d'avocats au barreau de Paris et Créteil révèle que trois de ces lycéens et étudiants du lycée Arago, suite à l'interpellation massive à l’issue d’une manifestation le 22 mai 2018, ont constaté qu'ils étaient l'objet d'un fichage «S». Les avocats entendent «saisir les juridictions administratives aux fins de contrôle de ces fichages manifestement illégaux».

Le 22 mai 2018, 102 personnes avaient été interpellées dans le cadre de l’affaire dite du « Lycée Arago ». Cette interpellation massive à l’issue d’une manifestation qui s’était soldée par l’entrée dans un établissement scolaire pour organiser une assemblée générale avait suscité un émoi général, du fait notamment des conditions dans lesquelles ils avaient été privés de liberté.

Sur la centaine d’interpellations, et sans qu’il eût été possible de comprendre ce qui avait justifié la différence de traitement judiciaire, une dizaine de manifestants avait été déférée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris. Jusqu’alors inconnus des services de police et de la justice, ils avaient été condamnés, le 5 février dernier, à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir pénétré sans autorisation dans un établissement scolaire. Tous ont interjeté appel de cette décision.

Depuis lors au moins trois de ces lycéens et étudiants ont constaté, lors de leurs déplacements à l’étranger, qu’ils faisaient systématiquement l’objet de vérifications d’identités prolongées aux postes de frontière ainsi que d’attentes inexpliquées au cours desquelles serait mentionnée à demi-mot l’existence d’une « fiche S » à leur endroit. Ce jeudi 21 mars 2019, l’une des prévenues du lycée Arago, contre laquelle les poursuites avaient été abandonnées à l’audience, a averti son avocat qu’au deuxième jour de son voyage scolaire en Italie, des policiers italiens étaient venus interroger ses professeurs à son sujet. Une telle pratique ne laisse guère de doute quant à l’existence d’un fichage « S », soit « atteinte à la sûreté de l’Etat », la concernant.

Le choix du gouvernement de ficher « S » des manifestants, qu’ils aient été in fine condamnés ou non pour être entrés dans un établissement scolaire sans autorisation, ne peut laisser indifférent.

Plus largement, cette pratique révèle la volonté de l’Etat de ficher systématiquement les manifestants et, ainsi, les opposants politiques.

Et cette pratique inquiète d’autant plus qu’elle intervient concomitamment à l’adoption par le Sénat de la proposition de loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations, qui entend confier au préfet – soit, à l’exécutif sur la base des données du renseignement – la possibilité de prononcer des interdictions administratives de manifester.

Nous entendons saisir les juridictions administratives aux fins de contrôle de ces fichages manifestement illégaux.

Le 22 mai 2018, 102 personnes avaient été interpellées dans le cadre de l’affaire dite du « Lycée Arago ». Cette interpellation massive à l’issue d’une manifestation qui s’était soldée par l’entrée dans un établissement scolaire pour organiser une assemblée générale avait suscité un émoi général, du fait notamment des conditions dans lesquelles ils avaient été privés de liberté.

Sur la centaine d’interpellations, et sans qu’il eût été possible de comprendre ce qui avait justifié la différence de traitement judiciaire, une dizaine de manifestants avait été déférée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris. Jusqu’alors inconnus des services de police et de la justice, ils avaient été condamnés, le 5 février dernier, à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir pénétré sans autorisation dans un établissement scolaire. Tous ont interjeté appel de cette décision.

Depuis lors au moins trois de ces lycéens et étudiants ont constaté, lors de leurs déplacements à l’étranger, qu’ils faisaient systématiquement l’objet de vérifications d’identités prolongées aux postes de frontière ainsi que d’attentes inexpliquées au cours desquelles serait mentionnée à demi-mot l’existence d’une « fiche S » à leur endroit. Ce jeudi 21 mars 2019, l’une des prévenues du lycée Arago, contre laquelle les poursuites avaient été abandonnées à l’audience, a averti son avocat qu’au deuxième jour de son voyage scolaire en Italie, des policiers italiens étaient venus interroger ses professeurs à son sujet. Une telle pratique ne laisse guère de doute quant à l’existence d’un fichage « S », soit « atteinte à la sûreté de l’Etat », la concernant.

Le choix du gouvernement de ficher « S » des manifestants, qu’ils aient été in fine condamnés ou non pour être entrés dans un établissement scolaire sans autorisation, ne peut laisser indifférent.

Plus largement, cette pratique révèle la volonté de l’Etat de ficher systématiquement les manifestants et, ainsi, les opposants politiques.

Et cette pratique inquiète d’autant plus qu’elle intervient concomitamment à l’adoption par le Sénat de la proposition de loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations, qui entend confier au préfet – soit, à l’exécutif sur la base des données du renseignement – la possibilité de prononcer des interdictions administratives de manifester.

Nous entendons saisir les juridictions administratives aux fins de contrôle de ces fichages manifestement illégaux.

 .......avocats au barreau de Paris et Créteil.........

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