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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 04:12
Mohamed Boukrourou était un des 5 morts aux mains de la police, pour lesquels Amnesty  avait interpelé  Monsieur Michel Mercier, alors Garde des Sceaux, dans une lettre ouverte le 30/11/2011.
La CEDH, dans son arrêt portant condamnation de la France du 16/11/2017, écrit page 3:
« Enfin, à l’intérieur du fourgon, [Mohamed Boukrourou] a été maintenu sur le ventre, menotté à point fixe, et avec trois policiers debout pesant de tout leur poids sur les différentes parties de son corps. » « Bien que placé dans une situation de vulnérabilité tant en raison de sa maladie psychiatrique que sa qualité de personne privée de liberté, [il] a été littéralement foulé aux pieds par la police à l’intérieur du fourgon. »
On a là, la description de l'utilisation par les policiers d'une technique d'immobilisation : le plaquage ventral, technique avérée létale.
 

 

Ce procédé, qui s’appelle aussi "décubitus ventral" est en effet une pratique "utilisée et enseignée en France, que la loi autorise pour une durée qui doit être la plus courte possible", explique Aline Daillère, auteure du rapport d’enquête intitulé "L’ordre et la force" publié en 2016 par l’ACAT, l’ONG chrétienne contre la torture et la peine de mort. L’association demande l’interdiction de cette technique létale, "dont l’utilité et les conséquences nous apparaissent complètement disproportionnées".

Cette méthode d’interpellation est controversée, puisque des pays comme la Suisse ou la Belgique ont décidé de l’abolir. De même qu’elle est interdite pour les forces de l’ordre de New York et de Los Angeles.

 

 POURTANT, LA CAUSE DE LA MORT DE MONSIEUR BOUKROUROU, RETENUE PAR L'ARRÊT DE LA CEDH, N'EST PAS LIÉE A LA TECHNIQUE D'IMMOBILISATION EMPLOYÉE PAR LES POLICIERS, DANS LE FOURGON.

On peut lire page 2 de l'arrêt :

"En ce qui concerne le lien de causalité existant entre la force utilisée et la mort de M.B : compte tenu des éléments à sa disposition, la Cour relève que les fonctionnaires de police n’ont pas eu recours à une force en soi fatale pour M.B. En effet, l’ensemble des expertises médico-légales ont permis d’exclure une mort par compression thoracique, tout en révélant que M.B. souffrait, sans le savoir, d’une sténose athéroscléreuse coronarienne d’environ 70 %. Selon les experts, l’intéressé est décédé subitement de troubles du rythme cardiaque par un spasme coronaire déclenché dans le contexte d’un stress émotionnel et physique intense et prolongé sur un sujet souffrant d’une atteinte athéromateuse sur une artère du cœur. "
 
Mort aussi de crise cardiaque, lié à une asphyxie, c'est le cas d'Ali Ziri, sans lien reconnu avec le pliage subi....
Mort aussi dans un fourgon de police, Lamine Dieng, sans que soit pris en compte le plaquage ventral avec decubitus, dans la cause de sa mort !
Pour Ali Ziri, comme pour Lamine Dieng, rappelons que la justice française, 8 et 10 ans après leur mort, a conclu par un non-lieu. Les familles se sont tournées vers la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
Le combat doit continuer pour obtenir l'interdiction des techniques d'immobilisation létales.
Elise Languin, membre du Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri.

 

 
 
 
 
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