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2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 20:12
https://www.leparisien.fr/societe/aux-etat-unis-letat-civil-a-oublie-17-000-deces-dus-a-la-police-ces-40-dernieres-annees-01-10-2021-CSSLLCVR2BFP5IOC2FS6CRFF6M.php
Par Antoine Beau 
Le 1 octobre 2021 à 14h03

Aux États-Unis, combien d’homicides impliquant la police échappent aux registres officiels et permettent ainsi l’impunité de leurs auteurs ? Si les affaires George Floyd, Mario Gonzalez, Daunte Wright ont immédiatement entraîné la mise en cause des agents de police, grâce aux images enregistrées ou à la mobilisation citoyenne, tous n’ont pas connu cette exposition.

En réalité, l’implication de la police durant les interpellations qui conduisant à la mort de citoyens américains est majoritairement passée sous silence. C’est ce que démontre une étude de l’université de l’Université de Washington, parue ce vendredi dans la revue scientifique The Lancet.

Les chercheurs ont comparé les registres de l’état civil américains aux décomptes de Fatal Encounters, Mapping Police Violence ou The Counted, des initiatives citoyennes ou journalistes. Résultat, entre 1980 et 2018, 17000 décès impliquant la police ont été mal classés ou n’ont pas été signalés.


Après vérifications et authentification des décomptes, les chercheurs estiment ainsi que l’US National Vital Statistics System (NVSS), le système gouvernemental qui rassemble tous les certificats de décès aux États-Unis est passé à côté de 55 % des décès en lien avec des violences policières, échouant à les identifier comme tel.

Les données alternatives, plus fiables que le recoupage officiel

Les auteurs concluent que « les données en libre accès constituent une ressource plus fiable et plus complète pour contribuer à l’élaboration de politiques susceptibles de prévenir la violence policière et de sauver des vies », dans un communiqué. Ils légitiment le travail de décompte alternatif, entrepris en 2014 après la mort de Michael Brown, tué par la police alors qu’il n’était pas armé.

Pour Fablina Sharara, coauteure principale de l’étude, ces morts oubliées par l’administration américaine « ne font qu’obscurcir le problème plus vaste du racisme systémique qui est ancré dans de nombreuses institutions américaines, y compris les forces de l’ordre ». Parmi les 32 000 décès identifiés au total, les noirs sont 3,5 fois plus nombreux que les blancs.

Pour expliquer un tel échec dans l’établissement de statistiques sur les violences policières, les chercheurs évoquent le manque d’indépendance de ceux qui certifient les décès, souvent membre eux-mêmes de la police, ainsi que le manque de formation et de clarté dans les démarches administratives.

Une question récurrente, sur fond de racisme policier

La question du recensement des meurtres commis par des policiers est récurrente aux États-Unis. En 2003, une étude publiée dans la revue American Journal of Public Health faisait déjà état de la situation, mais évoquait une sous-estimation moins importante, de l’ordre de 29 %.

Consciente du problème, l’administration américaine patine : « La police fédérale américaine a du mal à établir un décompte exact, car elle n’a pas le droit de contraindre la police locale », explique Didier Combeau, politologue spécialiste des États-Unis.

Mais la situation pourrait évoluer dans les prochaines semaines : « Le Bureau des statistiques judiciaire a proposé et validé une méthodologie hybride qui combine à la fois des données officielles et des données de source ouverte pour obtenir de meilleures estimations ; cette méthode pourrait être adoptée par le NVSS », détaille Fablina Sharara


De quoi renforcer la pression sur Joe Biden, qui promeut une réforme de la police pour apaiser les tensions, tout en devant lutter contre l’augmentation récente de la violence par arme à feux.
« Ces deux objectifs ne sont pas contradictoires en soi, mais sont présentés comme tels par l’opposition de droite, opposée au contrôle des armes mais favorable à une répression implacable des porteurs d’armes illégales », analyse Didier Combeau. Pas de quoi lui faciliter la tâche.

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2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 20:08
« Le passe sanitaire est un moyen
extrajudiciaire de désactiver
socialement les gens »
25 septembre 2021 à 10h40

Selon le professeur de droit Guillaume Zambrano, le passe sanitaire est une atteinte aux droits fondamentaux ainsi qu’une sanction extrajudiciaire. La pérennisation de ce dispositif signifierait d’après lui la normalisation de l’atteinte à l’intégrité physique des individus et de la privation de sortie et de mouvement.

Guillaume Zambrano est maître de conférences en droit privé à l’université de Nîmes. Face à la loi imposant le passe sanitaire, il a lancé une requête collective auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.

 
 



Reporterre : En quoi le passe sanitaire porte-t-il atteinte aux droits fondamentaux ?

Guillaume Zambrano : Être exclu des transports publics, hôpitaux, cafés, restaurants, bibliothèques, associations sportives et culturelles et autres lieux de réunion est une privation de liberté extrêmement lourde : c’est une privation du droit de réunion, de la liberté d’aller et de venir, une véritable exclusion de la vie sociale. Le plus grave est qu’il s’agit d’une sanction extrajudiciaire. Depuis le XVIIᵉ siècle et le Bill of Rights anglais destiné à limiter l’arbitraire des souverains, notre tradition juridique est fondée sur le principe de l’habeas corpus : toute personne privée de liberté a le droit de passer devant un juge. De fait, quand une personne est assignée à résidence ou condamnée à porter un bracelet électronique, la mesure doit être approuvée par le juge des libertés et de la détention. Quand on condamne des personnes pour des dommages sociaux comme le vol, la fraude fiscale, les coups et blessures, elles ont eu droit à un procès. Et généralement, le but visé est la réinsertion sociale : même pour des délits graves, il y a du sursis, des aménagements de peine. Mais avec le passe sanitaire, toute une catégorie de personnes reçoivent une sanction pénale maximale sans qu’il y ait eu de jugement, sans même avoir pu se défendre.

Qu’est-ce qui justifie cette sanction ? Le fait de ne pas pouvoir (ou ne pas vouloir) présenter un QR code à l’entrée des lieux publics, de ne pas être vacciné ou testé. Ce qui est reproché aux gens, c’est d’être potentiellement contagieux. C’est d’autant plus grave qu’il est très rare en droit que l’on soit condamné pour une infraction par omission. La règle est d’être condamné pour avoir fait quelque chose, et non pour ne pas avoir fait quelque chose. Il existe le délit de non-assistance à personne en danger (article 223-6 du Code pénal), mais ses conditions sont très restrictives et les condamnations rares. Il existe aussi une jurisprudence pour des personnes ayant contaminé d’autres personnes avec le Sida en connaissance de cause, mais les juges ont retenu l’aspect intentionnel : non seulement elles se savaient malades et n’ont pas pris de précautions, mais elles ont déclaré vouloir contaminer d’autres personnes, c’est ce qui a motivé la condamnation [1].

« Ce ne sont plus les juges mais la population elle-même qui applique la sanction. »



Le passe sanitaire — sanction extrajudiciaire selon vous — représente-t-il un basculement ?

Le passe sanitaire sort du cadre ordinaire du droit pénal. Il donne lieu à des sanctions sociales inédites qui sont un mélange de privation de liberté, de stigmatisation et d’incitation à l’humiliation publique. C’est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens, de les débrancher, en quelque sorte. Et ce ne sont plus les juges, mais la population elle-même — les cafetiers, les bibliothécaires, les gardiens de musée ou les employés des hôpitaux — qui applique la sanction. Cela indique que le gouvernement est passé dans une logique de répression massive : comme il ne peut pas mettre un juge derrière chaque citoyen, il se repose sur la population et sur des moyens automatisés pour le faire. C’est une révolution anti-libérale. La seule comparaison possible est celle du crédit social en Chine, une forme de rééducation à la carotte et au bâton : je t’interdis de prendre le train, d’accéder à tel emploi, d’aller au cinéma…



La pandémie de Covid-19 ne justifie-t-elle pas de déroger au droit de manière exceptionnelle ?

Depuis deux siècles, la France a érigé la liberté en tant que principe fondamental, naturel, inaliénable : les restrictions sont des exceptions qui doivent être strictement justifiées et proportionnelles. Dans le cadre d’un raisonnement sur la proportionnalité, les mesures portant atteinte aux libertés fondamentales doivent remplir trois conditions. D’abord, le test d’« aptitude » : la mesure est-elle apte à atteindre l’objectif affiché ? Le passe sanitaire et l’obligation vaccinale peuvent-ils lutter efficacement contre l’épidémie ? On peut en discuter, puisque les vaccins n’empêchent pas forcément la contagion. Ensuite, le test de « nécessité » : y aura-t-il un très grand nombre de morts si le gouvernement ne met pas en place cette mesure ? Vraisemblablement non, ce n’est pas le cas dans les pays qui n’ont pas recours au passe sanitaire comme la Suède ou l’Angleterre. Enfin, le test de « substitution » : existe-t-il des mesures alternatives et moins restrictives qui permettraient de lutter contre les effets de l’épidémie ? Oui : le gouvernement pourrait ouvrir des lits de réanimation, créer des hôpitaux de campagne, vacciner les personnes les plus à risque et les personnes volontaires, et tester fréquemment les soignants, ce qui serait dans ce cas plus efficace que l’obligation vaccinale. Le passe sanitaire et l’obligation vaccinale sont donc des mesures disproportionnées et excessives par rapport à la nature du danger et à leur capacité à y répondre.



L’obligation vaccinale des soignants, ou la quasi-obligation vaccinale imposée par le passe sanitaire, sont-elles contraires au droit ?

Le plus fondamental des droits fondamentaux est le respect de la dignité humaine dont le consentement libre et éclairé à l’acte médical est une manifestation. En principe, les atteintes à l’intégrité du corps humain ne sont jamais permises, sauf dans des circonstances particulières et si et seulement si elles sont justifiées par un intérêt médical pour vous [2]. En avril dernier, les juges européens ont rendu un arrêt justifiant la vaccination obligatoire des enfants contre le tétanos (arrêt Vavřička, 8/04/21) : on note que d’une part, la balance bénéfice/risque est positive pour les enfants, car le tétanos est dangereux pour eux, et que d’autre part, l’ancienneté des vaccins permet de connaître leur efficacité et la nature des risques à long terme. Dans le cas des vaccins contre le Sars-Cov2, c’est différent : non seulement leur intérêt médical pour les enfants et les adolescents fait débat [3], mais le fait qu’ils soient basés sur une technologie nouvelle ne permet raisonnablement pas d’en connaître les risques à long terme.

« Ce qui risque de se normaliser n’est plus seulement l’atteinte à la vie privée, mais l’atteinte à l’intégrité physique des individus. »

Ne risque-t-on pas de voir ces mesures d’exception se normaliser ?

Le risque est d’autant plus grand que la menace épidémique n’est pas de nature provisoire. Nous allons devoir vivre avec ce virus, ou avec d’autres virus. Si on est face à un risque permanent, alors il faut mettre en place des mesures permanentes, et celles-ci doivent bien sûr être compatibles avec les libertés. On peut constater que les mesures antiterroristes temporaires ont été dévoyées pour s’installer de manière permanente dans notre droit. Avec l’opération Sentinelle, le fait d’utiliser l’armée pour exercer des pouvoirs de police sur le peuple s’est normalisé. La surveillance de la population aussi : dans les années 1980, les écoutes de l’Élysée ont fait scandale ; en 2020, l’État peut écouter n’importe qui. Les mesures antiterroristes ont donc progressivement fait disparaître du droit la protection de la vie privée. Si on transpose cette situation aux mesures d’exception sanitaires, les conséquences sont vertigineuses : ce qui risque de se normaliser, ce n’est plus seulement l’atteinte à la vie privée, mais l’atteinte à l’intégrité physique des individus, la privation de sortie et de mouvement.



Quels espoirs placez-vous dans la requête que vous portez auprès de la Cour européenne des droits de l’homme ?

Il faut rappeler une chose élémentaire : les droits de l’homme sont au-dessus des lois. C’est la raison d’être de ces textes. Si les droits fondamentaux ont été inscrits dans les juridictions internationales et les constitutions, c’est précisément pour éviter que les gouvernements n’adoptent des lois contraires aux libertés et ne fassent basculer un pays dans la dictature. Il est donc nécessaire (quoique pas forcément suffisant) d’en appeler à la Cour européenne des droits de l’homme dans la situation actuelle. En pratique, le but est d’éviter que l’obligation du passe sanitaire ne soit prolongée au-delà du 15 novembre 2021 par l’adoption d’une nouvelle loi. La Cour est légalement obligée de traiter toutes les requêtes, or ses moyens sont limités. Si elle est saisie par des dizaines de milliers de personnes, elle sera contrainte d’écouter nos arguments, pour éviter d’être complètement paralysée administrativement. En 2020, la CEDH a reçu un total de 40 000 requêtes de toutes natures. C’est ce chiffre qu’il faut dépasser. Nous sommes déjà à plus de 20 000. Toute personne de plus de 12 ans peut attaquer gratuitement et sans risques la loi sur le passe sanitaire.

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2 octobre 2021 6 02 /10 /octobre /2021 20:02

 

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21 septembre 2021 2 21 /09 /septembre /2021 09:55
Violences à Noisy-le-Grand :
l’avocat du prévenu dépose plainte
contre les policiers et le parquet

Poursuivi pour outrages et violences, un homme de 22 ans a été incarcéré en attendant son procès. Ce lundi, le tribunal judiciaire de Bobigny a renvoyé l’affaire, afin d’examiner de nouveaux éléments apportés au dossier par l’avocat du prévenu.

 

 
Par Cindy Bonnaud 
Le 20 septembre 2021 à 19h43, modifié le 20 septembre 2021 à 19h58

Ambiance tendue à l’audience entre la défense et le parquet, au tribunal judiciaire de Bobigny, ce lundi après-midi. « Je rappelle que ce n’est pas nous qui avons demandé le renvoi, mais vous le savez déjà », précise à la barre de la 17e chambre Me Arié Alimi. « C’est parce que, de ce côté, ajoute-t-il en montrant le représentant du ministère public, volontairement, on a tout fait pour ne pas ouvrir d’enquête durant la garde à vue de mon client. »

« On a d’ailleurs déposé une plainte contre le ministère public pour obstruction à la manifestation de la vérité », poursuit Me Arié Alimi, qui défend un homme de tout juste 22 ans, poursuivi pour outrages et violences à l’encontre de deux policiers, commis vendredi à Noisy-le-Grand. Une vidéo de son interpellation a circulé sur les réseaux sociaux, dimanche.

Une nouvelle vidéo et quatre témoins

Sur les images, on peut voir le prévenu, menotté au sol, recevoir des coups au visage par un policier. « Mon client a subi un tabassage en règle en mode Rodney King », insiste son conseil. Dont « un coup de pied en pleine tête », qui a déclenché une autre plainte, déposée également ce lundi, « contre X mais où l’on évoque les policiers, pour tentative de meurtre en réunion et avec arme, et aussi pour faux en écriture public ».

À l’audience de comparution immédiate, Me Arié Alimi fournit de nouveaux éléments, dont une nouvelle vidéo, captée par les caméras du bailleur social, « où l’on voit l’intégralité de l’interpellation ». Il présente aussi au moins quatre témoins de la scène. Le tribunal n’a pas pu visionner ces images, et les témoins n’ont pas pu être auditionnés. « L’affaire est renvoyée d’office » souligne le président du tribunal, afin d’avoir le temps d’étudier toutes ces nouvelles pièces. Le représentant du ministère public, Adrien Jourdain, n’y voit pas de difficulté.

« Une procédure a été ouverte contre le policier », défend le parquet

Mais le parquet hausse le ton et balaie d’un revers les arguments de la défense selon lesquels il aurait tout fait pour « étouffer l’affaire » et « protéger mordicus les fonctionnaires de police ». « Une procédure a été ouverte cet après-midi contre le policier », lance-t-il. La préfecture de police a été saisie.

Il essaie aussi de recadrer les débats en précisant « qu’aujourd’hui, c’est pour les faits de violence de monsieur que nous sommes ici ». Il requiert son placement en détention en attendant l’audience, qui aura lieu le 19 octobre. Et ce « pour empêcher toutes pressions et communication sur ces témoins, qui sortent de nulle part et arrive aujourd’hui un peu comme par magie, pour garantir sa représentation et prévenir le renouvellement de l’infraction ».

Adrien Jourdain rappelle, comme l’avait souligné l’avocat des policiers, que « monsieur va comparaître devant la 13e chambre aussi pour outrages et violences, à Noisy-le-Grand, à l’encontre de l’un des policiers déjà victime dans l’affaire d’aujourd’hui ».

« Les policiers sont échauffés », selon la défense

Comme alternative pour son client, Me Arié Alimi propose une interdiction d’apparaître en Seine-Saint-Denis, garantissant l’hébergement du prévenu par son père, à Paris. Il en profite pour rappeler le climat explosif actuellement à Noisy-le-Grand, à la suite de la relaxe d’un jeune homme prévenu dans une affaire impliquant également des policiers.

Depuis, « les policiers sont échauffés » et « provoquent les jeunes ». Selon lui, c’est ce qui s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi. « Mon client a été arrêté alors qu’il rentrait chez lui », défend-il. Les coups, qui lui sont reprochés, ont été donnés « pour se défendre, c’est tout », affirme l’avocat.

 
Le tribunal a suivi les réquisitions et a ordonné un mandat de dépôt, motivé par « le risque de réitération des faits et de pression sur les témoins ». Le prévenu lève les yeux au ciel, dépité, mais ne dit mot.

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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 09:33
Seine-Saint-Denis : un policier
frappe un homme au sol,
une enquête administrative ouverte

«Une vidéo montrant une interpellation par des policiers à Noisy-le-Grand circule sur les réseaux sociaux. Une enquête administrative est ouverte», a tweeté la préfecture de police de Paris, ce dimanche.

Par Le Parisien avec AFP 
Le 19 septembre 2021 à 21h25
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ce week-end montre un policier qui frappe un homme au sol, lors de son interpellation à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Une enquête administrative a été ouverte, a annoncé ce dimanche sur Twitter la préfecture de police de Paris.

 

Sur ces images prises depuis le balcon d’un immeuble, deux policiers sont en train d’interpeller un homme, maintenu à terre. Arrive alors un troisième fonctionnaire qui lui assène un coup de poing puis un coup de pied au niveau de la tête.

Les faits se sont déroulés vendredi vers 20h30, alors que les policiers intervenaient pour un « attroupement avec tapage, dans la rue », a précisé le parquet de Bobigny. L’homme, âgé de 22 ans, a ensuite été placé en garde à vue et déféré en vue d’une comparution immédiate lundi pour violences et outrage.

5 et 6 jours d’ITT pour deux fonctionnaires

Pendant leur intervention, les policiers ont reconnu cet homme, déjà connu pour outrage, et ont décidé de le mettre à l’écart. Mais celui-ci s’est énervé et a frappé les agents, selon une source proche de l’enquête. Deux fonctionnaires ont eu cinq et six jours d’ITT (incapacité totale de travail), a affirmé le parquet.

De son côté, l’avocat de la famille du jeune homme, Me Arié Alimi, a annoncé son intention de déposer une plainte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion et avec armes ». Il estime que son client avait fait les frais d’un « contexte conflictuel » dans ce quartier, à la suite de la relaxe d’une autre personne. Me Alimi a indiqué qu’il était en train de « collecter tous les témoignages ».

« On regrette que le parquet, comme à son habitude, ait choisi de déférer après une garde à vue ce jeune homme sans ouvrir d’enquête sur les violences pourtant avérées au regard de la vidéo et illégitimes », a réagi Me Alimi. « Il s’agit d’une protection des policiers par le parquet de Bobigny », a-t-il affirmé.

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16 septembre 2021 4 16 /09 /septembre /2021 12:00

https://www.revolutionpermanente.fr/Pourris-gates-Darmanin-va-rendre-le-train-gratuit-pour-les-policiers

Privilège policier
Pourris gâtés ! Darmanin va rendre
le train gratuit pour les policiers

 

Paul Morao 3 septembre 2021.

Ce vendredi, Darmanin a annoncé la mise en place de la gratuité des trains pour les policiers. Dans le même temps, le gouvernement veut remettre en cause les "avantages" des cheminots...

Avec le gouvernement Macron, rien n’est trop beau pour les policiers. Alors que le Président de la République a annoncé mercredi 150 millions d’euros d’investissements dans la police à Marseille, Darmanin leur a offert un beau cadeau ce vendredi.

"À compter du 1er janvier 2022, les policiers auront droit à la gratuité des voyages en train" a en effet annoncé le ministre de l’Intérieur sur Twitter, suite à un accord avec la SNCF. L’AFP précise que l’accord inclue le fait que "le trajet domicile-travail soit gratuit pour les policiers, s’ils sont armés et s’ils se signalent au chef de bord". Mais il ne s’arrête pas là ! Dès 2023, l’ensemble des trajets en train des policiers seront rendus gratuits. Un cadeau justifié au nom de la participation des policiers à la "sécurisation" des trains.

L’annonce vient ainsi répondre à une revendication de longue date des syndicats policiers. "Enfin une mesure sociale digne de ce nom" s’est d’ailleurs félicité Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat policier ultra-réactionnaire Alliance, auprès d’Europe 1, évoquant une "une avancée historique que nous attendions depuis des décennies."

De fait, elle constitue un nouveau privilège accordé aux policiers, soignés plus que tout par le gouvernement qui sait à quel point son bras armé est essentiel face à la colère de la rue. En 2019, ces derniers avaient déjà échappé à la réforme des retraites. En 2020, la loi sécurité globale incluait une disposition leur permettant de gonfler leurs retraites. Plus récemment, les forces de répression se sont vues exemptées d’obligation vaccinale.

Une décision qui risque de choquer largement alors que dans le même temps Jean-Baptiste Djebarri veut justement remettre en question les avantages du même type dont jouissent les cheminots ! "Sur le principe, je suis d’accord à ce que les cheminots gardent les avantages en nature. Seulement la spécificité de la SNCF, c’est que le périmètre est très large" a ainsi déclaré le ministre des Transports sur RMC ce vendredi. Un deux poids deux mesures qui a au moins le mérite de la clarté !

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13 septembre 2021 1 13 /09 /septembre /2021 18:59
 
Sous le masque du Covid,
la numérisation intégrale de la société

Quid des changements structurels : moyens pour l’hôpital public, lutte contre la pollution, prévention des maladies environnementales ? Contre le Covid, le gouvernement a préféré tout miser sur la vaccination et le traçage numérique, rage notre chroniqueuse. Pour le bonheur des tenants des industriels de l’e-santé, de l’intelligence artificielle et de la big data.

 

Un monde fondé sur les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives

En deux mots, il n’y a pas eu de « monde d’après » — ou plutôt, nous sommes dans l’autre « monde d’après » : celui qui était en germe dans le monde d’avant. Ce monde-là repose sur ce qui est présenté depuis plus de vingt ans comme la clé de la compétitivité économique, résumé par le sigle « NBIC » : nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives. Face à une pandémie, il se déploie sous la forme d’une politique sanitaire exclusivement fondée sur la vaccination et le traçage numérique. Dans des domaines qui pourraient nuire aux intérêts de l’agro-industrie, la chimie, la grande distribution, ou qui nécessitent des investissements dans des moyens humains, comme l’hôpital, aucun bouleversement à l’horizon. Il semble inimaginable de modifier les lois et les réglementations au nom de la santé publique.

Avant même l’entrée en scène du Covid-19, l’Agence européenne de santé avait lancé un appel d’offres pour développer une e-carte de vaccination destinée à limiter les risques pandémiques en Europe ; le marché a été remporté au printemps 2020 par un consortium de quatre entreprises françaises, piloté par le groupe de santé numérique Jouve. En juillet 2020, le « Ségur de la santé » a consacré d’un côté 8,2 milliards d’euros à l’augmentation des salaires du personnel soignant, mais il a investi en même temps 2 milliards pour informatiser les données médicales et organiser leur « partage ».

« Le Covid-19 n’a donné qu’un avant-goût des multiples cas d’usage possibles » des technologies numériques
Autre exemple : l’État est actionnaire de l’entreprise Doctolib, qu’il a chargée de la prise de rendez-vous pour la vaccination contre le Covid. Grâce à ce gigantesque marché intérieur ouvert par la contrainte vaccinale, l’entreprise a pu recueillir, sans qu’elles en soient informées, les données de santé de la patientèle de tous les professionnels de santé inscrits sur la plateforme (ce qui a valu à Doctolib de se voir décerner en juin dernier, en Allemagne, un « Big Brother Award »).
 
Elle peut désormais les monétiser  et se livrer à toutes sortes d’expériences lucratives en matière de e-santé, ce qui pourrait lui permettre de dominer un marché estimé à entre 16 et 22 milliards d’euros

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9 septembre 2021 4 09 /09 /septembre /2021 01:16
Réputé sûr, Protonmail
a livré à la police des informations
sur des militants climat
 

Le fournisseur de courriers électroniques chiffrés suisse Protonmail a fourni sous contrainte légale des informations sur des militants français de Youth for Climate, qui ont par la suite été perquisitionnés. Une procédure qui illustre « l’acharnement » policier sur les activistes climat et les limites de la confidentialité sur internet.

 

L’affaire commence à faire polémique sur la toile et dans le milieu militant. Protonmail, un service de courriels chiffrés situé en Suisse, a fourni aux autorités policières françaises des données relatives à certains de ses utilisateurs impliqués dans le mouvement climat. Fondé en 2013 par des ingénieurs du MIT — l’Institut de technologie du Massachusetts — et du Cern — l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire — Protonmail se présente comme « le plus grand service de messagerie sécurisée au monde ».

Le site a connu un essor rapide et compte désormais plus de 20 millions d’usagers. En open source et automatiquement chiffré de bout en bout, Protonmail est particulièrement apprécié par les militants. Il propose un haut degré de confidentialité et reste, contrairement à d’autres techniques, très facilement utilisable. Son slogan : « La sécurité sans les tracas ».

Cela ne l’a pourtant pas empêché de fournir à la police l’adresse IP de militants engagés à Youth for Climate. Depuis un an, ces derniers font l’objet d’une surveillance massive après avoir occupé un local dans le quartier de la place Sainte-Marthe, à Paris. Les jeunes activistes luttaient contre l’embourgeoisement et « les spéculateurs » et défendaient une vision de l’écologie résolument sociale.

« On a eu dix procès. Ça a abîmé le collectif et détruit des vies. »

En septembre 2020, ils avaient organisé un camp climat que Reporterre avait couvert. De nombreuses conférences avaient eu lieu pour « se réapproprier la rue » avec l’économiste Thomas Piketty, le cheminot Anasse Kazib ou encore le chercheur Malcom Ferdinand. Un squat avait été ouvert dans des bâtiments détenus par des promoteurs immobiliers avant d’être violemment expulsé le lendemain. Deux mois plus tard, en novembre 2020, les militants avaient occupé un autre lieu inhabité depuis cinq ans qu’ils avaient baptisé L’Arche. Cette occupation avait suscité de nombreux remous dans la presse car le local appartenait à la Siemp, un bailleur social, qui l’avait loué au Petit Cambodge, l’un des restaurateurs victime des attentats du 13 novembre 2015.

Les propriétaires ont porté plainte et, à la suite d’une décision du tribunal de Paris, les militants avaient été expulsés en janvier. Un militant avait même écopé de 15 000 euros d’amende pour violation de domicile. La répression a continué par la suite. « On a eu près de dix procès, raconte un militant qui souhaite rester anonyme. Ça a abîmé le collectif et détruit des vies. C’est difficile aujourd’hui de s’en relever », confie-t-il. Plusieurs personnes ont l’interdiction de se rendre sur place. D’autres ont été condamnées à trois mois de prison avec sursis.

La répression ne s’est pas arrêtée là, la police a aussi engagé une vaste enquête pour connaître les instigateurs de l’occupation. Youth for Climate a été identifié comme étant « à la tête des opérations ». Les enquêteurs ont épié les réseaux sociaux et se sont intéressés aux adresses électroniques avec lesquelles les militants communiquaient. Des lignes téléphoniques ont aussi été mises sous écoute. Le dossier fait plus de 1 000 pages et des extraits ont été publiés sur le site Paris Luttes Info.

Selon les policiers, « le collectif militant “Youth for Climate” choisissait en effet l’occupation illégale de bien privé comme moyen d’action idéologique contre “la gentrification du quartier”, “la loi sécurité globale” ou encore “la protection du climat”. Lancé en février 2019, Youth for Climate organisait initialement des marches hebdomadaires pour le climat avant de durcir fortement sa ligne en prônant des actions de lutte directe anticapitaliste », ont-ils écrit dans le dossier.

Extrait du dossier.

Plusieurs réquisitions ont été adressées à Instagram et à Protonmail pour connaître l’identité des militants gérant les comptes. Paradoxalement, Instagram, détenu par Facebook, n’a pas donné suite aux sollicitations. Par contre, Protonmail a bien fourni des informations en réponse à la demande. L’entreprise affirme pourtant sur son site internet ne pas enregistrer les adresses IP de ses utilisateurs. « Contrairement aux services concurrents, nous n’enregistrons aucune information de suivi », assure-t-elle.

Prise à partie sur les réseaux sociaux, la messagerie a dû se défendre. Lundi 6 septembre, sur Twitter, elle a affirmé ne pas avoir eu le choix. « Nous pouvons être contraints de collecter des informations sur des comptes appartenant à des utilisateurs faisant l’objet d’une enquête pénale suisse. Ce n’est évidemment pas fait par défaut, mais seulement si Proton obtient une commande légale pour un compte spécifique a-t-elle déclaré. Nous n’avions aucun motif ni aucune possibilité de faire appel de cette demande particulière », ajoute-t-elle. Dans un communiqué publié sur leur site dans l’après-midi, Protonmail récapitule son point de vue sur l’affaire et rappelle que son site est accessible avec des garanties d’anonymat bien plus élevées via le navigateur Tor.

Les activistes doivent « désapprendre à se croire en sécurité sur internet »

La police française a dû passer par le biais d’Europol — l’Agence européenne spécialisée dans la répression de la criminalité — et demander la collaboration des autorités suisses pour contraindre Protonmail. Pour les militants, cette procédure fastidieuse prouve l’« acharnement » de la police : « Ça en dit long sur la manière dont ils nous perçoivent et essayent de nous faire taire. Ils nous considèrent comme des terroristes ou des criminels », s’insurge un militant de Youth for Climate. À la suite de cette réquisition, des perquisitions ont eu lieu et sept militants ont été poursuivis pour violation de domicile. Leur procès aura lieu en février 2022.

À l’association de défense des libertés la Quadrature du net, on considère l’affaire révélatrice : « Le milieu militant doit désormais réfléchir profondément à ses usages du numérique , estime Arthur Messaud, juriste au sein de l’association. Pendant longtemps, on a invité les militants à se former au chiffrement, à trouver les meilleurs hébergements mais aujourd’hui on s’interroge », explique-t-il à Reporterre. Face à l’arsenal policier et aux renforcements de la répression, les activistes doivent, selon lui, « désapprendre à se croire en sécurité sur internet même s’ils pensent avoir de bons outils […] On devrait plus faire attention à ce que l’on se dit, à comment on se le dit et à qui on parle. »

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23 août 2021 1 23 /08 /août /2021 07:20
«Il a des séquelles» :
une marche pacifique réclame
«justice pour Nordine»,
blessé par des tirs de policiers à Stains

Une marche a été organisée ce samedi après-midi, à l’appel de la famille du conducteur grièvement blessé par balles par les policiers de la Bac dans la nuit du 16 au 17 août, à Stains (Seine-Saint-Denis). Une centaine de personnes étaient présentes dans le cortège.

 
 
Par Cindy Bonnaud et Caroline Piquet 
Le 21 août 2021 à 19h27, modifié le 22 août 2021 à 08h42

C’est la fin du marché, ce samedi, en début d’après-midi, à côté de la mairie de Stains (Seine-Saint-Denis). Les camelots remballent leurs marchandises. À la mairie, quelques klaxons et cris de joie signent le bonheur d’un mariage. En face, quelques groupes se forment. On se checke. On s’embrasse. Mais les visages sont plus sombres. Beaucoup ont endossé un tee-shirt blanc aux inscriptions noires : « Droit de justice pour Nordine », écrit en capitale.

L’homme de 37 ans et sa compagne de 39 ans ont été grièvement blessés par balles par les policiers de la Bac de Stains, dans la nuit de lundi à mardi, à hauteur de l’avenue Maxime-Gorki. Leurs jours ne sont pas en danger mais ils sont toujours hospitalisés. « Il est sous morphine, dans un état critique, précise l’une des cousines du conducteur. Heureusement, il est en vie mais il a des séquelles. »

Pour le soutenir, une « marche pacifique » a été organisée par sa famille. Une petite centaine de proches, amis, habitants, membres de collectifs ont participé à la mobilisation. Le cortège a investi la route et a remonté l’avenue Maxime-Gorki. Sans heurt. Sous le regard interloqué de certains passants. En pointe, un jeune homme. Pancarte levée, « Justice pour Nordine ». À trois reprises, il s’arrête et laisse la foule le dépasser. Sur le côté, une voiture de la Bac. Il y fait face. Le regard fixe. Quelques secondes, puis il rattrape son retard pour retourner en avant de la marche.

Pour sa cousine, « ce que les policiers de la Bac ont fait est inacceptable »

Demi-tour à hauteur de l’avenue Gaston-Monmousseau. Quelques mètres plus loin, au bloc 103 d’un vaste immeuble, le mouvement s’arrête. « C’est ici que ça s’est passé, lance alors la cousine, porte-parole de la famille. On va s’arrêter un peu pour parler de lui et penser à lui. » Elle remercie les personnes présentes, annonce que la famille va se constituer partie civile, via leur avocat Yassine Bouzrou qui a déposé plainte pour « tentative d’homicide volontaire » et « faux en écriture publique », et fait une demande de dépaysement du dossier.

« Ce que les policiers de la Bac de Stains ont fait est inacceptable », répète la cousine, d’une voix parfois chevrotante. Elle assure que son cousin ne « savait pas que c’était la police. Ils n’avaient ni brassard, ni gyrophare, et ils ne se sont pas présentés comme policiers ». La version officielle de la police est différente.

Stains (Seine-Saint-Denis), samedi 21 août 2021. Proches, amis, habitants et membres de collectifs ont participé à la mobilisation.
Stains (Seine-Saint-Denis), samedi 21 août 2021. Proches, amis, habitants et membres de collectifs ont participé à la mobilisation.  LP/Cindy Bonnaud

Membres de la famille et quelques proches décrivent le trentenaire comme « Monsieur tout le monde. Il a un travail, une copine, la main sur le cœur. Il rentrait de vacances », affirment-ils. « À Stains, il y a souvent des règlements de compte, des cars jacking, alors si à 1 heure du matin quelqu’un vous demande de vous arrêter et que vous ne savez pas qui c’est, vous ne vous arrêtez pas », confient des participants. « Nous n’appelons pas à la haine, insiste un ami, qui a pris la parole en public. Nous voulons la vérité et la justice. »

Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes sont actuellement ouvertes, dont l’une par l’IGPN, la police des polices, concernant les policiers qui ont fait usage de leur arme. Les gardes à vue pour « tentative d’homicide volontaire » des deux policiers, auteurs des tirs, ont été levées mardi après-midi et, selon les premiers éléments de l’enquête, le parquet a écarté « l’intention d’homicide ». « Une information judiciaire sera ouverte la semaine prochaine », déclare une source judiciaire. Le trentenaire, dont l’ITT a été réévaluée à la hausse, passant de 45 jours à 90 jours, « n’a toujours pas pu être entendu », assure cette même source judiciaire.

En revanche, sa compagne « a été entendue par l’IGPN en tant que victime », ainsi que par les enquêteurs de « la police judiciaire, sous le régime de l’audition libre », afin d’éclaircir les circonstances des faits qui font l’objet de la seconde enquête.
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19 août 2021 4 19 /08 /août /2021 05:52
 
Rosny : des policiers tirent en pleine rue
après une course-poursuite
et un refus d’obtempérer

Une course-poursuite s’est engagée entre un automobiliste et les motards de la police sur l’A86, à hauteur de Créteil (Val-de-Marne). Elle s’est terminée à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), vers 17h30, avec des coups de feu tirés par les forces de l’ordre. Le chauffard présumé s’est présenté à l’hôpital de Montreuil, blessé au cou.

Par Cindy BonnaudDenis Courtine et Caroline Piquet 
Le 17 août 2021 à 22h07

« On était effrayé. Dans le bus, tout le monde s’est jeté à terre. Des enfants criaient. Une petite fille était traumatisée. » Cette femme de 22 ans l’est tout autant. Elle se trouvait dans le bus 116 en direction de Champigny (Val-de-Marne), ce mardi après-midi, quand elle a assisté à une série de coups de feu tirés par un policier en direction d’un automobiliste qui refusait de lui obtempérer. L’étudiante rentrait de son job d’été.

Peu avant 17h30, le bus s’est retrouvé bloqué à hauteur de la rue Jean-Jaurès à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de la gare RER. « Une Mercedes grise s’arrête devant le bus », raconte-t-elle. L’automobiliste semble faire des manœuvres pour s’extirper du trafic.

Les passagers voient alors « deux ou trois policiers à moto », reprend la jeune femme. L’un arrive, arme au poing, sur la voie publique. « Il se positionne devant la voiture. » La tient en joue. « Un deuxième est à côté du bus et essaie de stopper la voiture, mais le conducteur ne semble pas vouloir s’arrêter », poursuit-elle. Un policier essaie de briser une vitre de la Mercedes en criant : « Arrête-toi ! » Le conducteur n’obtempère toujours pas. « La voiture recule et percute une moto », témoigne l’étudiante. Un policier tombe. Il semble blessé.

Neuf coups de feu auraient été tirés

Résonnent alors des coups de feu. « Deux policiers se mettent à tirer sur la voiture, au moins quatre balles », se souvient le témoin. Neuf coups de feu sont tirés selon une source policière. Les cris redoublent d’intensité dans le bus. La scène est surréaliste. Le conducteur finit par s’enfuir, laissant les témoins de la scène dans l’effroi et l’expectative. La jeune femme a eu le réflexe de filmer la scène avec son téléphone portable. Elle diffuse rapidement les images. La vidéo devient virale. Comme celle de l’intervention controversée de policiers de la BAC de Stains tournée ce week-end.

https://twitter.com/BlackLukaFa/status/1427652638938701826?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1427652638938701826%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Fseine-saint-denis-93%2Frosny-des-policiers-tirent-en-pleine-rue-apres-une-course-poursuite-et-un-refus-dobtemperer-17-08-2021-5YQJF76TNVBODDV6LWJAEHDM7A.php

La voiture est retrouvée « abandonnée » quelques kilomètres plus loin, « avec des traces de sang à l’intérieur », confie une source policière. Dans le même temps, un homme se présente à l’hôpital de Montreuil, « blessé par balle, au cou ». Il est pris en charge par les secours. Selon une source policière, son état de santé était « stable » ce mardi soir. L’homme est « connu des services de police et était détenteur d’un bracelet électronique ».

D’après les premiers éléments de l’enquête, « un refus d’obtempérer » est à l’origine de l’incident. Des policiers veulent contrôler un automobiliste garé sur la bande d’arrêt d’urgence de l’A86, à hauteur de Créteil (Val-de-Marne), à côté du Centre régional d’information et de coordination routière. Le conducteur s’y refuse et prend la fuite. Une course-poursuite s’engage alors avec les motards.

« Deux policiers conduits à l’hôpital, légèrement blessés »

L’homme est une première fois bloqué dans le flux de circulation, explique une source policière. Les policiers descendent de leurs deux-roues, mais la voiture fait marche arrière, percute une moto et s’enfuit. Les policiers renfourchent leurs motos et reprennent en chasse la Mercedes, qui file en direction de Rosny-sous-Bois.

La circulation est dense à cette heure-ci dans la ville de Seine-Saint-Denis. La voiture est une seconde fois bloquée dans les embouteillages. « Elle essaie de partir en poussant la voiture de devant », décrit une source policière. Et est coincée devant le bus.

« Deux policiers ont été conduits à l’hôpital, légèrement blessés. » Dans un tweet, la préfecture de police souligne qu’en faisant demi-tour, le conducteur de la voiture a percuté la moto d’un des policiers qui est tombé au sol, en indiquant que les policiers ont aussi fait « usage de leur arme administrative ». Une enquête a été ouverte pour comprendre plus précisément les circonstances de cette affaire.

Dans un court post publié sur les réseaux sociaux, le maire (LR) de Rosny-sous-Bois Jean-Paul Fauconnet annonce qu’« aucun blessé n’est à déplorer », que la « situation est sous contrôle » et qu’il « apporte tout son soutien au travail des policiers ».

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