L’enquête se poursuit pour faire la lumière sur une interpellation musclée menée en août, à la cité Cordon, à Saint-Ouen.
Il s'agit de la suite d'une enquête ouverte après l'interpellation très musclée menée par un équipage de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 93), le 9 août. La scène filmée par des témoins avait été largement relayée sur les réseaux sociaux.
La vidéo amateur montrait deux hommes en venir aux mains, sur un parking, au cœur de la cité. On y voit l'un des deux protagonistes, vêtu d'un tee-shirt blanc, donner plusieurs coups de poing, faire tomber son adversaire avant de l'immobiliser, en se mettant à califourchon sur lui.
Trois policiers en uniforme débarquent ensuite, l'un d'eux frappe aussi. L'homme au tee-shirt blanc expédie encore quelques coups, se relève sans donner l'impression d'être inquiété par les autres policiers. Et pour cause : il s'agissait également d'un fonctionnaire de police, en civil. Il s'agirait d'un motard de la police, venu ponctuellement en renfort ce jour-là.
Visage tuméfié
La victime, un dealeur qui ne vit pas dans le quartier, avait le visage tuméfié lorsqu'il a été placé en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Sa garde à vue a été levée notamment à la lumière d'images de vidéosurveillance de la ville qui confortaient sa version.
Selon lui, le policier en civil s'était fait passer pour un client, venu acheter de la drogue, une pratique autorisée à la condition d'être strictement encadrée par le parquet. Or, selon nos informations, aucune autorisation n'avait été donnée ce jour-là.
Plusieurs plaintes contre l'unité de police
Une autre enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny pour faire la lumière sur les violences commises sur le dealeur. Elle a été confiée à l'IGPN, qui a fait le rapprochement avec plusieurs plaintes visant des fonctionnaires de cette même unité. L'une d'elles accusait les policiers de vol et d'accusations mensongères.
« Compte tenu de la gravité des faits reprochés, nous attendons désormais que les mis en cause soient déférés devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour torture et actes de barbarie », réagit Me Yassine Bouzrou, avocat du blessé.