L'IGPN a été saisie après la plainte d'un adolescent, blessé en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" fin 2018 à Marseille, et qui dénonce un tir de LBD en pleine tête et de dos, a-t-on appris mardi auprès du procureur de la République de Marseille
ILLUSTRATION - Des policiers équipés de Lanceurs de balle de défense (LBD40), lors d'une manifestation en mai 2019. / © SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
Selon cette plainte pour "violences aggravées", les faits se sont produits le 8 décembre 2018 dans le centre-ville de Marseille, non loin du lieu où habite l'adolescent, alors âgé de 14 ans et qui ne participait pas à la manifestation.
Il se trouvait avec sa soeur lorsqu'il a été "tout à coup" encerclé par des policiers, rapporte la plainte. "Voulant se défendre, il a jeté un trognon de pomme en direction des policiers", a précisé son avocat Me Brice Grazzini. "Il a été identifié et touché ensuite en pleine tête et de dos", au lanceur de balle de défense (LBD), ajoute le conseil, contacté par l'AFP.
L'adolescent qui a perdu connaissance quelques instants, a passé une nuit à l'hôpital. Il souffre d'un traumatisme crânien et d'une "fracture occipitale", et s'est vu prescrire 21 jours d'incapacité temporaire totale (ITT), selon la plainte.
L'avocat regrette que le commissariat où l'adolescent s'était rendu avec sa mère ait refusé de prendre ensuite une première plainte : "Cela empêche de prendre rapidement en compte la gravité de l'infraction, et de saisir les images de vidéosurveillance" en temps utile, dénonce-t-il.
Le samedi 8 décembre avait été le plus tendu à Marseille depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", auquel s'étaient ajoutées une marche pour le climat et une autre contre le logement insalubre. De violents heurts avaient éclaté en fin de journée, et 42 personnes interpellées.
La manifestation des gilets jaunes le 8 décembre 2018 à Marseille (Bouches-du-Rhône), avait donné lieu à des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. / © BORIS HORVAT / AFP
Une autre enquête est en cours à l'IGPN sur les blessures d'une jeune femme de 19 ans, Maria, qui affirme, images à l'appui, avoir été matraquée et rouée de coups le même soir, à quelques rues de là, par des policiers en civil.