La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a donné son feu vert : pendant deux jours, un logiciel de reconnaissance faciale est testé pendant le carnaval, et c'est une première selon Christian Estrosi, maire de la ville.
Encadré par la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, ce test consiste à demander à un millier de volontaires venant au Carnaval de jouer le rôle de "cobaye" et d'accepter le principe de la reconnaissance faciale, ce qui permettra ensuite de rechercher parmi eux des personnes disparues ou suspectes dont les opérateurs de vidéo-surveillance auront la photo.
Les personnes qui ne seront pas volontaires auront le visage flouté et ne seront pas reconnaissables sur les images.
6 caméras de vidéo-surveillance dans le périmètre
Concrètement, l'expérimentation va permettre de tester différents scénarios, comme celui d'un enfant perdu dans la foule, d'une personne âgée vulnérable elle aussi égarée ou encore d'une personne dite "d'intérêt", c'est-à-dire recherchée, en mettant en oeuvre six caméras de vidéo-surveillance positionnées sur le périmètre de test.
Patrick Allemand, conseiller municipal d'opposition, est très circonspect.
Le logiciel "Any Vision" utilisé permet notamment, indique Jean-Philippe Claret, président de Confidentia qui dispose de sa licence, "de reconnaître quelqu'un même si la photo a trente ans" ou encore de reconnaître une personne passant de profil près d'une caméra, même si la photo fournie est de face.
Les Niçois semblent plutôt pour. A l'issue de cette expérimentation, un rapport sera remis à la CNIL dans un délai de deux mois.
La ville de Nice compte 2.350 caméras, soit une pour 145 habitants.
Christian Estrosi, maire de la commune et patron de la Métropole, se bat depuis 2016 pour faire modifier la législation sur l'utilisation de la reconnaissance faciale. A l'occasion de l'Euro 2016 de football, quelques semaines avant l'attentat de Nice, sur la promenade de Anglais, il avait déjà demandé sans succès au gouvernement l'autorisation d'utiliser cette technique à l'entrée de la fan zone installée dans sa ville.
En décembre dernier, il a demandé au préfet de lui fournir la liste des "fichés S" de sa ville, afin de "pouvoir suivre toutes les allées et venues, dans les transports en commun, dans les artères, dans les lieux publics, des individus en question", via un logiciel de reconnaissance faciale qui serait relié à l'ensemble des caméras de la ville.