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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 05:48

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/police-de-securite-du-quotidien-un-important-risque-d-echec-pour-beschizza-17-09-2018-7892208.php

Police de sécurité du quotidien : «Un important risque d’échec» pour Beschizza
>Île-de-France & Oise>Seine-Saint-Denis|Propos recueillis par Thomas Poupeau| 17 septembre 2018, 19h29

Bruno Beschizza est maire (LR) d’Aulnay-sous-Bois, l’une des deux villes de Seine-Saint-Denis, avec Sevran, où doit être expérimentée la PSQ dès octobre. L’édile, ancien policier, se montre sceptique face au dispositif.

Bruno Beschizza, ici avec sa police municipale à Aulnay-sous-Bois, n’est pas convaincu par la police de la sécurité quotidienne, telle qu’elle lui a été présentée par le ministère de l’Intérieur. LP/Olivier Arandel

Proche de Nicolas Sarkozy - lequel avait supprimé la police de proximité en 2003, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur -, Bruno Beschizza, maire Les Républicains d’Aulnay-sous-Bois, a pourtant fait des pieds et des mains pour accueillir l’expérimentation de la Police de sécurité du quotidien (PSQ) dans sa ville. Lieu où les relations police-population sont au plus mal, un an et demi après l’affaire Théo.

« J’ai tendu la main au gouvernement, qui n’est pas de ma famille politique, sur ce projet. Ce qui me donne le droit de critiquer le dispositif tel qu’on nous le présente », estime l’édile, ex-officier de police et syndicaliste. Il compte bien faire entendre ses doutes au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui lancera la PSQ ce mardi à Corbeil (Essonne).

On annonce 25 policiers pour la PSQ au commissariat d’Aulnay-Sevran d’ici la fin du mois. Etes-vous satisfait ?

Bruno Beschizza. Si la police de sécurité du quotidien se limite à des effectifs supplémentaires, c’est qu’ils n’ont rien compris, à Beauvau ! La PSQ doit avant tout être une doctrine, une nouvelle façon de travailler, pas simplement des agents en plus. Les policiers nationaux doivent être réaffectés à leurs missions régaliennes - l’investigation, surtout - et délestés de leurs tâches administratives.

Ils doivent travailler de concert avec la police municipale (NDLR : 80 agents à Aulnay-sous-Bois) qui, elle, est une vraie police de proximité et peut tisser du lien avec les habitants, les commerçants. Dans cette optique, il faut aussi s’accorder avec les sociétés privées de sécurité. Quant au chiffre de 25 policiers en plus, on sait très bien qu’avec le jeu des mutations dans les commissariats, il y en aura beaucoup moins à la fin de l’année.

Le ministre a annoncé que la PSQ serait expérimentée dans les quartiers du Gros-Saule, à Aulnay, et aux Beaudottes, à Sevran. Deux zones minées par le trafic. Est-ce le bon choix ?

Non, c’est une erreur monumentale, qui ressemble à une décision de technocrates… J’ai appris cela le jour même de l’annonce (NDLR : le 8 février dernier), alors que je souhaitais que le dispositif soit testé sur un quartier plus calme, le Vieux-Pays, et que le commissaire de la circonscription en aurait choisi un autre (NDLR : Mitry-Ambourget). En plus de les stigmatiser, je pense qu’envoyer la PSQ sur les quartiers les plus durs présente un important risque d’échec.

Au Gros-Saule, il y a peu de commerces, peu de flux d’habitants et beaucoup de trafic. La PSQ ne va pas tisser du lien avec les dealers ! Par ailleurs, ces territoires sont déjà classés en Zones de sécurité prioritaire (ZSP) depuis 2012. A quoi est-ce que cela sert de juxtaposer les dispositifs ?

On dirait que vous n’avez pas été sollicité par l’Etat sur ce sujet ?

A part quelques réunions en préfecture - où l’on écoutait des technocrates parler -, on n’a pas été sollicités. J’ai arrêté d’aller à ces réunions, parce qu’on a le sentiment que tout se décide à Paris. C’est rageant, car en tant que municipalité, je donne beaucoup de moyens au commissariat de police d’Aulnay : des véhicules d’intervention, du matériel numérique, du mobilier, et des armes. Sans compter que le premier utilisateur de nos 130 caméras de vidéosurveillance, c’est l’Etat !

J’ai d’ailleurs écrit un courrier au ministre de l’Intérieur, fin août, pour lui dire tout ceci. Le résultat, c’est qu’à quelques semaines de la mise en place de la PSQ dans ma commune, je n’en sais pas grand-chose. Or, en matière de sécurité, en Seine-Saint-Denis, on n’a pas le droit de se tromper. Chaque dimanche, quand je vais au marché, les habitants me parlent de sécurité, alors que nos chiffres en matière de délinquance sont à la baisse. On est sur un équilibre instable.

 

 

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